L’Arabie saoudite et le Qatar ont annoncé, ce dimanche 27 avril, qu’ils allaient régler la dette de la Syrie auprès de la Banque mondiale, selon un communiqué conjoint publié par l’agence de presse officielle saoudienne.
Un geste pourrait ouvrir la voie à l’approbation des millions de dollars d’aides nécessaires à la reconstruction du pays.
« Les ministères des Finances du royaume d’Arabie saoudite et de l’État du Qatar annoncent conjointement leur engagement à régler les arriérés de la Syrie auprès de la Banque mondiale, pour un montant d’environ 15 millions de dollars », indique le communiqué de l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
« Cet engagement ouvrira la voie à la reprise du soutien et des opérations du Groupe de la Banque mondiale en Syrie, après une suspension de plus de 14 ans » et « il permettra également à la Syrie d’accéder à un soutien financier à court terme pour le développement de secteurs critiques », ajoute-t-il.
Damas, qui manque de devises étrangères, n’était pas en mesure de régler ses arriérés. Un projet d’utiliser les actifs syriens gelés à l’étranger n’a pas abouti.
La déclaration de Riyad et de Doha intervient quelques jours après que le gouverneur de la banque centrale syrienne et le ministre des Finances ont participé aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, une première depuis plus de vingt ans.
Banque mondiale : la Syrie d’après-Assad a besoin de soutien pour se reconstruire
En Syrie, une grande partie des infrastructures du pays a été détruite par près de quatorze années de guerre, déclenchée par la répression de manifestations pro-démocratie par le président déchu Bachar el-Assad.
La Banque mondiale, qui apportait son soutien à la Syrie à travers son assistance technique et ses services de conseil en développement notamment, a suspendu toutes les activités opérationnelles et missions après le début du conflit en 2011.
Les besoins sont immenses : après tant d’années de guerre, les coupures d’électricité font par exemple partie du quotidien des Syriens.
Bachar el-Assad, chassé du pouvoir en décembre dernier et en exil en Russie depuis, a laissé place à un nouveau gouvernement qui s’emploie à restaurer les relations internationales de la Syrie, longtemps isolée sous son régime.
Les nouvelles autorités s’efforcent de renouer avec les institutions internationales afin de soutenir la reconstruction du pays, relancer l’économie et obtenir la levée des sanctions. Elles tablent sur les riches États du Golfe pour y parvenir.
Des sanctions américaines toujours en vigueur
Le ministère syrien des Affaires étrangères a remercié l’Arabie saoudite et le Qatar et salué un « engagement commun à soutenir le peuple syrien et à alléger son fardeau économique ». L’initiative « ouvre également la voie à une coopération renforcée avec les institutions internationales pour favoriser le redressement et la reconstruction », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le remboursement de la dette permettrait à la Banque mondiale d’approuver des projets de soutien à la Syrie, notamment dans les domaines de la reconstruction et de la relance économique.
Toutefois, les lourdes sanctions imposées par les États-Unis durant le régime d’Assad sont toujours en vigueur. Et même si Washington a suspendu certaines d’entre elles afin d’encourager l’aide humanitaire, l’administration Trump ne s’est pas engagée de manière significative avec les nouveaux dirigeants du pays.