La Banque de France s’attend à une poursuite de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre après une progression soutenue qui avait surpris au trimestre précédent, selon une enquête mensuelle.
La croissance économique française avait déjoué les prévisions en accélérant à 0,5% pendant la période estivale, meilleure qu’anticipé, grâce à des exportations dynamiques et malgré l’incertitude politique en France et les tensions commerciales avec les Etats-Unis.
Le PIB devrait continuer de croître au quatrième trimestre selon la Banque de France, qui n’a pas donné d’estimation chiffrée pour le moment.
Selon l’enquête réalisée entre fin octobre et début novembre, l’activité des entreprises a continué de croître en octobre dans les trois secteurs d’activités.
Dans l’industrie, la progression est relativement soutenue et même meilleure qu’anticipé, tirée comme souvent par l’aéronautique, mais également par la chimie et les biens d’équipement.
Quelques secteurs sont toutefois en recul, notamment l’automobile, « où il y a eu des fermetures d’usines au cours du mois d’octobre, dans un contexte moins favorable », notamment en raison de la concurrence chinoise, a précisé Olivier Garnier, économiste en chef à la Banque de France, lors d’un point presse en ligne.
Cette tendance devrait toutefois être corrigée en novembre, a-t-il précisé.
À noter également le recul de l’industrie agroalimentaire, notamment la viande, en raison d’une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) avec plusieurs élevages touchés en France depuis l’apparition de la maladie en juin, notamment dans les Pyrénées-Orientales.
Dans les services, l’activité de la restauration et des services aux entreprises s’est révélée soutenue, et le bâtiment a bénéficié d’un rebond de l’activité en octobre.
Dans l’industrie, les « carnets de commandes qui ont touché leur point bas début 2025, restent jugés dégarnis, mais plus aussi bas » qu’au début de l’année, note Olivier Garnier.
L’indicateur d’incertitude établi à partir des réponses des entreprises reste élevé, notamment en raison du contexte politique et de l’incertitude qui entoure l’adoption d’un budget.
Concernant les conséquences des augmentations des nouveaux droits de douane américains, les difficultés d’approvisionnement restent modérées.
De manière générale, « il y a une forte résilience de l’économie mondiale, européenne et française », a estimé Olivier Garnier. Une situation renforcée pour le cas de la France par une moindre exposition aux droits de douane américains, en raison d’exportations vers les Etats-Unis qui comptent moins dans le PIB que pour d’autres pays européens.
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