Avec une agriculture florissante, ce pays africain veut nourrir 130 millions de personnes

Avec une agriculture en plein essor, ce pays africain veut nourrir 130 millions de personnes

Crédit photo : DR

L’Éthiopie, un pays africain avec une population de près de 130 millions, veut faire de l’agriculture le levier d’une souveraineté alimentaire totale.

Le pays ne veut plus importer des produits agricoles mais atteindre l’autosuffisance en boostant son agriculture.

Le 3 juillet 2025, devant les parlementaires, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a réaffirmé le rôle central de l’agriculture dans le développement économique du pays.

Dans un discours dense et orienté vers l’avenir, il a présenté l’agriculture comme la clé de la stabilité économique, de l’indépendance nationale et de la lutte contre la pauvreté.

Un secteur vital pour l’économie et l’exportation

« L’agriculture demeure le pilier de notre économie », a martelé le chef du gouvernement.

La majorité de la population éthiopienne, qu’elle vive en zone rurale ou urbaine, dépend directement ou indirectement de ce secteur.

La croissance agricole est estimée à 6,1 % pour cette année, ce qui confirme la dynamique de transformation que connaît ce secteur depuis plusieurs années.

Conscient que la souveraineté alimentaire est un enjeu stratégique, Abiy Ahmed a rappelé qu’un pays incapable de nourrir sa population ne pouvait prétendre à une souveraineté pleine et entière.

« Un pays qui ne peut se nourrir lui-même ne peut assurer pleinement son avenir », a-t-il insisté.

Du filet de sécurité sociale à l’autosuffisance

L’un des points les plus marquants du discours a été l’impact du programme national de filet de sécurité sociale. Sur les 27 millions de bénéficiaires initiaux, 23 millions sont aujourd’hui autosuffisants.

Un résultat que le Premier ministre considère comme un signal fort de la résilience des populations éthiopiennes.

L’objectif désormais est d’accompagner les 4 millions de personnes restantes vers l’autonomie, et d’atteindre une souveraineté alimentaire complète à l’échelle du pays.

Le sud du pays, vitrine des avancées agricoles

Dans le sud de l’Éthiopie, notamment dans des villes comme Arba Minch, le Premier ministre a pu constater sur le terrain les effets des réformes agricoles.

Il a notamment visité des plantations de bananes, emblématiques des projets d’agriculture groupée lancés pour augmenter la productivité.

Cette stratégie repose sur la mise en commun des ressources foncières, du savoir-faire et des moyens de production pour favoriser des exploitations plus efficaces.

Des cultures fruitières comme la mangue, la pomme et la banane sont devenues des leviers de transformation locale et de création de revenus durables.

Une approche intégrée avec l’initiative « Bounty of the Basket »

Pour renforcer ces efforts, le gouvernement a lancé l’initiative « Bounty of the Basket », qui encourage le développement d’activités agricoles diversifiées à l’échelle des ménages. Elle comprend :

  • L’aviculture familiale pour garantir un accès aux protéines animales ;
  • La pisciculture et l’élevage de bétail pour soutenir la diversification alimentaire ;
  • La production de miel, qui allie valeur nutritionnelle et potentiel commercial.

Ces initiatives, combinées aux efforts en faveur de l’agriculture groupée, visent à renforcer l’autonomie des ménages ruraux et urbains tout en stimulant l’économie locale.

Une vision tournée vers l’avenir

À travers ces programmes, le gouvernement éthiopien ambitionne de transformer en profondeur le paysage agricole national.

Les terres arables abondantes, les investissements publics structurants, et l’implication croissante des communautés locales créent une dynamique positive.

Pour Abiy Ahmed, le cap est clair : faire de l’agriculture non seulement un outil de développement, mais le socle de la souveraineté nationale. Une stratégie ambitieuse, qui pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés aux mêmes enjeux.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp