Avec 174 milliards, ce pays d’Afrique construit une route de 221 km

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Crédits photo : Wikipedia / DEGAN Gabin

La République centrafricaine vient de lancer un projet de construction d’une route qui va désenclaver le pays et aider à renforcer l’intégration économique en Afrique centrale.

Cette infrastructure majeure, partie d’un vaste programme baptisé « Corridor 13 », constitue une grosse avancée pour cette nation enclavée qui peine depuis des années à développer son réseau de transport.

Le 18 avril 2025, les autorités centrafricaines ont officiellement donné le coup d’envoi des travaux à Mbaïki, chef-lieu de la préfecture de la Lobaye.

Ce projet vise la construction d’une route de 221 km reliant Gouga, Mbaïki et Bangui, la capitale. Plus qu’un simple axe routier, il s’agit de la première phase d’un corridor de transport multimodal devant à terme relier Pointe-Noire (Congo) à N’Djamena (Tchad), en passant par Brazzaville et Bangui.

Financé à hauteur de 282 millions de dollars (environ 174,9 milliards de FCFA) par la Banque africaine de développement (BAD), ce programme s’inscrit dans le cadre des stratégies d’intégration régionale de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Derrière cette route, un projet multimodal aux multiples composantes

La route Gouga-Mbaïki-Bangui ne représente qu’une partie de ce vaste programme. Le projet prévoit également l’aménagement des voiries urbaines dans les localités de Mbaïki et Mongoumba, ainsi que la réhabilitation de l’avenue David Dacko à Bangui.

Des infrastructures comme des ponts sur les fleuves Lobaye et Mpoko seront aussi construites pour faciliter la circulation dans cette région sillonnée de cours d’eau.

Le « Corridor 13 » comporte aussi une importante composante fluviale visant à moderniser la voie de navigation entre Brazzaville et Bangui via le fleuve Congo et la rivière Oubangui.

Les travaux incluront l’amélioration de la sécurité de navigation et la construction d’un port à Mongoumba, commune frontalière avec la République du Congo, renforçant ainsi les capacités logistiques de la région.

Selon la BAD, le projet a été conçu selon une approche « intégrée et holistique » allant au-delà des simples infrastructures physiques.

Des initiatives ciblant l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes sont prévues, ainsi que des mesures d’indemnisation pour les populations affectées dans les trois pays concernés (Centrafrique, Congo et Tchad).

Le programme comprend pareillement des investissements sociaux structurants, notamment la construction d’un centre de cardiologie à Bangui, répondant aux besoins sanitaires d’une population souvent contrainte de se faire soigner à l’étranger pour certaines pathologies.

La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du président Faustin-Archange Touadéra et du Premier ministre Félix Moloua, témoignant de l’importance accordée à ce projet par les plus hautes autorités du pays.

Un engagement significatif de la BAD en Centrafrique

Ce nouveau projet s’ajoute à un portefeuille déjà conséquent de la BAD en République centrafricaine. Au 31 mars 2025, l’institution financière africaine comptait 19 projets actifs dans le pays pour un engagement total de 579 millions de dollars (environ 359 milliards de FCFA).

Les infrastructures de transport représentent la part la plus importante de ces investissements (51%), suivies par les secteurs de l’eau et de l’assainissement (21%), l’agriculture (12%), ainsi que l’énergie, le social, la gouvernance et la finance (16%).

Pour ce pays enclavé et fragilisé par des années d’instabilité politique, le développement des infrastructures routières constitue un enjeu crucial.

Cette nouvelle route devrait contribuer à désenclaver des régions entières, stimuler les échanges commerciaux et faciliter la circulation des personnes et des biens, tant à l’intérieur du pays qu’avec ses voisins régionaux.

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