Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda arrivent dans la semaine aux États-Unis pour l’accord de paix concernant leurs deux pays.
Les deux présidents doivent en effet officialiser un texte négocié depuis plusieurs mois sous médiation américaine. La rencontre, prévue le 4 décembre à la Maison Blanche selon des sources diplomatiques, intervient après la signature en juin dernier d’un premier document par les ministres des Affaires étrangères.
L’administration Trump a multiplié les pressions pour concrétiser cet accord. Le président américain voit dans la région des richesses minérales considérables : cobalt, lithium, coltan. Washington propose d’attirer des investissements occidentaux de plusieurs milliards de dollars. L’enjeu dépasse largement la diplomatie.
Enfin, l’est de la RDC demeure un théâtre de guerre. Le mouvement M23, soutenu militairement par le Rwanda selon les Nations unies et les États-Unis, a pris Goma fin janvier, puis Bukavu en février. Deux capitales provinciales.
Les combats ont provoqué des milliers de morts et déplacé plusieurs centaines de milliers de personnes. Le rapport d’experts de l’ONU publié en juillet affirme que Kigali exerce un commandement direct sur la rébellion, selon Reuters.
Les engagements pris en septembre pour appliquer les mesures de sécurité prévues dans l’accord de juin n’ont produit aucun résultat tangible. La neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda, un groupe armé basé en RDC, et le retrait des troupes rwandaises restent lettre morte. Kigali continue de nier tout soutien au M23. Le mouvement contrôle désormais environ la moitié du Nord-Kivu, ainsi que des zones entières du Sud-Kivu.
Parallèlement aux négociations de Washington, le Qatar a organisé des discussions entre Kinshasa et le M23. Celles-ci ont produit en novembre un document de principe établissant un cessez-le-feu et un processus de négociation. Bref, beaucoup de textes et peu d’application concrète. Tshisekedi a confirmé son déplacement lors d’un échange avec la diaspora congolaise en Serbie. Il répète que le retrait des forces rwandaises constitue une condition préalable à toute intégration économique régionale.
Le conflit ravage l’est congolais depuis plus de trente ans. Les cessez-le-feu se sont succédé sans jamais tenir. La reprise des opérations du M23 en 2021 a déclenché une nouvelle spirale de violence. Les affrontements avec les forces gouvernementales ont déplacé des centaines de milliers de personnes et provoqué une crise humanitaire. La communauté internationale observe désormais si Washington réussira là où les médiations angolaise et qatarie ont échoué.