Les relations entre la France et le Mali sont au point mort. Bamako a rompu tous les liens avec Paris.
Assimi Goïta, président du Mali, accuse la France d’Emmanuel Macron de mener des manœuvres visant à déstabiliser son pays.
Opinant sur cette rupture des relations, Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Sénégal entre 2010 et 2013 a laissé entendre que si la situation s’est détériorée, avec le Mali notamment, c’est parce qu’il y a eu « quelques maladresses, on s’est appuyés sur les séparatistes pour lutter contre les jihadistes, c’était une faute politique vis-à-vis des autorités maliennes ».
Ensuite, « la France est restée trop longtemps. Nous sommes arrivés en janvier 2013, on est restés presque 10 ans, puisqu’on est partis en 2022 ».
Selon lui, « c’est une durée trop longue. Et en plus il n’y avait pas de résultats probants contre les jihadistes ».
D’autant plus que « le pouvoir malien se sentait marginalisé, parce que c’est un général français qui commandait sur place, alors que les autres opérations militaires, celles des Nations unies par exemple, sont toujours commandées par une autorité civile, pour une meilleure liaison avec les autorités politiques locales ».
S’il y a cette hostilité envers la France, c’est aussi qu’« on paye le fait d’être très visible, on nous reproche la Françafrique, une présence ressentie comme néocoloniale, avec d’un côté le franc CFA, et de l’autre les bases militaires », poursuit l’ex-ambassadeur.
« Il y a aussi les injonctions politiques lorsque, par exemple, François Hollande avait dit qu’il serait intraitable sur la date des élections au Mali. C’est comme s’il s’adressait à un sous-préfet, ce n’est plus accepté venant de l’ancienne puissance coloniale. »