L’Union européenne vient de réaffirmer son engagement auprès du Burkina Faso, marquant ainsi une divergence avec la position de la France dans la région.
En effet, lors d’une rencontre officielle à Ouagadougou ce mardi 11 février 2025, João Gomes Cravinho, nouveau Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, a exposé une approche pragmatique des relations avec le pays sahélien, contrastant avec les tensions persistantes entre Paris et Ouagadougou.
Concrètement, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Jean Marie Traoré, et le représentant européen ont échangé sur les perspectives de coopération, mettant l’accent sur l’aide au développement et la sécurité alimentaire.
L’Union européenne maintient ainsi sa présence dans la région, alors que la France a vu son influence décliner significativement ces derniers mois.
La position européenne se démarque par sa neutralité affichée, notamment concernant le retrait du Burkina Faso de la CEDEAO.
Cravinho a explicitement comparé cette décision au Brexit, soulignant le respect de la souveraineté des États. Cette approche contraste avec les inquiétudes exprimées par Paris face à la reconfiguration géopolitique du Sahel.
Le dialogue entre Bruxelles et Ouagadougou se construit sur une base d’écoute mutuelle, comme l’a souligné le ministre Traoré.
Cette méthode vise à éviter les écueils des politiques préconçues qui ont caractérisé certaines interventions occidentales dans la région.
Le Burkina Faso insiste sur la nécessité d’une compréhension approfondie des réalités locales avant l’élaboration de programmes de coopération.
L’Alliance des États du Sahel, regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, émerge comme un nouveau pôle d’influence régional.
Le ministre Traoré a précisé que leur retrait de la CEDEAO ne constituait pas une rupture mais une réorganisation stratégique visant à renforcer la solidarité entre pays confrontés à des défis similaires.
Cette évolution des relations euro-sahéliennes illustre une reconfiguration plus large des rapports de force dans la région.
Alors que la France peine à maintenir son influence historique, l’Union européenne adopte une approche plus nuancée, privilégiant le dialogue et la coopération pratique avec le Burkina Faso.