La résilience est le nouveau mot d’ordre des dirigeants d’entreprises ! À l’échelle de leur périmètre, les recruteurs peuvent, eux aussi, développer la capacité de rebond de leur entreprise, d’autant plus que cette résilience passe, pour 44 % des entreprises françaises, par le bien-être des employés, d’après une étude menée en mai 2020 par le groupe HSBC.
Mesurer l’impact des actions RH
Pour ressortir plus fort d’une expérience comme celle que nous vivons avec la crise du Covid-19, il est intéressant de mener des enquêtes pour mesurer l’impact des décisions RH qui ont parfois été prises dans l’urgence. C’est la stratégie adoptée par Sage. « Depuis le début de la crise, nous réfléchissons à nos pratiques et mesurons leurs impacts de façon régulière, afin d’en sortir des éléments non seulement enrichissants mais également pérennes », explique Marie-Claude Chazot, la DRH. Suite au premier confinement, le groupe a par exemple créé des enquêtes pour sonder le moral de ses collaborateurs. « L’objectif était de savoir comment ils se sentaient vis-à-vis du télétravail, de l’ouverture des bureaux… C’est à partir de leurs réponses que nous avons orienté nos actions », ajoute-t-elle.
Libérer la créativité
Pour mieux vivre le changement lorsqu’il survient de manière brutale, les entreprises résilientes laissent une large place à la créativité de leurs collaborateurs. C’est en facilitant leurs expérimentations qu’elles parviennent à rebondir malgré les difficultés. « Cela fait un an que nous nous laissons l’opportunité de tout explorer. À la demande de nos collaborateurs, nous avons par exemple mené des ateliers sur l’art thérapie, l’école à la maison, le droit à la déconnexion… Certains vont d’ailleurs être pérennisés. Nous avons même fait entrer des sujets extra-professionnels dans l’entreprise. C’est en s’ouvrant à d’autres univers que le nôtre, en laissant libre cours à notre créativité que nous pensons développer notre résilience », illustre Marie-Claude Chazot.
Donner davantage d’autonomie aux collaborateurs
« Sans autonomie des collaborateurs, il n’y a pas de résilience de l’entreprise », assure Kilian Bazin, fondateur de la start-up Toucan Toco. Le contexte de télétravail, durant lequel les managers ne peuvent pas être derrière chacun de leurs collaborateurs pour tout « contrôler », est un bon test. « Soit tout se grippe, soit les dirigeants savent déléguer suffisamment d’autonomie à leurs équipes pour que l’activité perdure », explique-t-il. La start-up fait justement la guerre au « micro-management », qui consiste à donner, chaque matin, les tâches que les équipes doivent accomplir. « Soutenir une autonomie alignée, c’est avoir des objectifs définis au mois, au trimestre, à l’année, qui sont cascadés à tous les départements. C’est aussi laisser les salariés fixés eux-mêmes leurs objectifs individuels, à condition qu’ils soient alignés avec ceux de l’entreprise », explique Kilian Bazin
S’autoriser l’échec puis le dépasser
Toutes les entreprises essuient plusieurs revers avant de réussir. Si les échecs sont constructifs, c’est parce qu’ils sont souvent suivis d’une étape dédiée à la remise en question. Et c’est cette étape qui permet aux entreprises de devenir résilientes. De manière plus générale, elle constitue même une composante du succès. « La prise de risques relève d’un état d’esprit. Chez Sage, nous soutenons l’idée selon laquelle ce n’est pas grave d’échouer et que l’essentiel est de se remettre en selle. Cela suppose un changement de mentalités, à la fois du côté des collaborateurs comme des managers. Ils doivent se donner la permission de prendre des risques, dans la limite de l’acceptable », indique Marie-Claude Chazot. En somme, pour se protéger du risque, l’entreprise résiliente encourage la prise de risque.
Source : https://recruteur.lefigaro.fr