Quel sport pratiquer pour muscler son cerveau

Le sport est bon pour la santé. Ses bienfaits sont scientifiquement prouvés, pour le corps mais aussi pour le cerveau. L’exercice est bon pour la mémoire et freine le déclin cognitif quand on vieillit. Une étude américaine précise même quelle pratique sportive est la plus saine et quelle est la dose idéale d’activité physique pour les personnes âgées.

Pour donner un coup de pouce à son cerveau, il faut bouger. C’est le principal enseignement d’une récente étude américaine publiée dans la revue scientifique Neurology Clinical Practice.

Un cercle vertueux

Cette étude confirme que faire de l’exercice physique est excellent pour la santé notamment pour sa santé mentale. « La pratique régulière déclenche un cercle vertueux sur le plan neurobiologique. »

Autre effet notable, le sport agit au niveau des cellules du cerveau chargées de fournir en nutriments les cellules nerveuses, les astroglies. L’afflux sanguin est augmenté, ce qui améliore l’oxygénation des neurones et garantit un bon approvisionnement en énergie. « Mieux irrigués, les petits vaisseaux augmentent également la vascularisation des neurones, leur apportant le sang et l’oxygène nécessaires pour les détoxifier. »

Faire de la natation, du running ou de la marche comme toute activité physique aurait un effet « détox » en aidant le cerveau à faire le ménage pour nettoyer les toxines accumulées. Conséquence : les performances cognitives se renforcent, notamment les capacités d’apprentissage et de concentration, la prise de décision et la capacité à résoudre les conflits. Sans compter les capacités de mémorisation, d’attention et l’amélioration du sommeil que favorise également le sport.

Combien de fois par semaine ?

En pratique, quelle stratégie sportive mettre en place pour en faire profiter son cerveau ? À en croire cette étude, marcher, courir, nager, faire de la musculation, du yoga ou du taï-chi : tout est bon, à condition d’en faire « pendant au moins 52 heures sur une période d’environ six mois ».

C’est la principale conclusion des recherches menées par les chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Miami. Inutile, apparemment, d’avoir un nombre d’heures fixes par jour ou par semaine tant que vous arrivez à cette dose-là au bout de six mois.

« L’impact dans le monde réel est que vous pouvez diviser ces 52 heures en une heure ici ou là, explique Joyce Gomes-Osman, auteure principale de l’étude, citée par le site internet de Live Science. C’est encourageant, car cela signifie que vous n’avez pas nécessairement besoin d’une heure par jour. Si vous faites de l’exercice quelques jours par semaine et que vous commencez à accumuler ces « points », et que vous le faites pendant plusieurs mois et que vous arrivez à 52 heures, on observe que ça améliore la vivacité d’esprit, l’attention, la capacité de raisonnement et d’analyse et l’estime de soi. »

La chercheuse observe que les exercices « corps-esprit » de faible intensité (comme le yoga et le taï-chi) fonctionnent aussi bien que les exercices de haute intensité, l’entraînement de force et les exercices aérobiques.

Faire du sport durablement, c’est sain

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont examiné près de 100 études publiées antérieurement concernant les liens entre sport et cerveau, avec un total de plus de 11 000 participants dont l’âge moyen était de 73 ans. L’auteure principale a déclaré à Live Science qu’en tant que neuroscientifique pratiquant la thérapie physique, elle souhaitait depuis longtemps prescrire une « dose » d’exercice à ses patients, en utilisant la même précision et l’approche individualisée qu’un médecin utiliserait pour prescrire un médicament pour le cœur.

« Nous entendons souvent des conseils pour être plus actifs, mais concrètement est-ce que cela signifie que la personne doit faire 30 minutes par jour tous les jours de la semaine ? Ou une heure par jour ? Et quel genre d’exercice ? » Voilà les questions que se posait la chercheuse.

Elle ajoute : « Concernant les maladies cardiaques, il existe des recommandations quant à la quantité précise d’exercices intenses ou modérés nécessaires pour améliorer sa santé. En fonction, on recommande ensuite un dosage de médicaments. Mais jusqu’à présent, il n’existe pas de médicaments pour améliorer ou ralentir le déclin cognitif. L’exercice reste donc la seule approche. »

Le Dr Douglas Scharre, directeur du Center for Cognitive and Memory Disorders au centre médical Wexner de l’université d’État de l’Ohio, qui n’a pas participé à ces nouvelles recherches, est d’accord avec les conclusions de l’étude. « Je crois que le message à retenir est que peu importe la quantité, la durée ou le type d’exercice, il suffit de pratiquer un sport durablement sur le long terme », résume-t-il dans Live Science, en réaction à cette nouvelle étude.

Source : https://www.ouest-france.fr/