Emploi toxique : ces signes qui doivent vous inciter à fuir dès l’entretien d’embauche

Généralement, lorsqu’on parle d’entretien d’embauche, on pense toute suite à évaluer le potentiel salarié, oubliant que c’est également une occasion pour le futur employé de jauger l’entreprise qu’il s’apprête à intégrer. C’est ce qu’a  constaté certains observateurs.

Comme les red flags à savoir repérer dans une relation amoureuse à ses prémices, il en va de même dans le monde professionnel, notamment en prêtant attention à certains comportements et commentaires du recruteur pendant l’entretien.

Afin de s’éviter une déconvenue en acceptant un poste dans un environnement instable, désorganisé, voire toxique, Arlette Janssens, psychologue du travail et coach professionnelle nous donne les clés pour arriver en entretien paré sur tous les fronts.

Bien que les processus de recrutement sur plusieurs semaines comprenant entretien collectif, épreuves interminables et autres tests psychotechniques semblent avoir la cote sur LinkedIn, la spécialiste l’assure, une telle mécanique ne présage rien de bon.

« C’est une organisation particulière qui pèse lourd sur les épaules des candidats. Celui qui sera sélectionné se sera tellement démené que cela peut devenir ‘normal’ de trop donner pour ce poste. Un état d’esprit et une compréhension de l’entreprise qui peuvent rapidement mener au burn out », explicite Arlette Janssens.

« Dans un monde idéal, le processus d’entretien lui-même serait efficace et optimiserait (au lieu de maximiser) l’implication et l’alignement des parties prenantes. Un red flag surgit lorsque le nombre d’entretiens devient excessif et que le processus s’éternise. L’un ou l’autre (ou les deux) de ces éléments peut être un signe que l’équipe est indécise ou a des problèmes pour mener à bien les choses », alerte également la coach professionnelle Rebecca Zucker auprès de la Harvard Business Review.

Bien que votre entreprise ne soit pas votre famille, certains recruteurs peuvent penser que cet argument vantant la proximité des équipes et une ambiance « pas prise de tête » peut être vendeur.

En réalité, dans beaucoup de situations cela cache plutôt des pratiques douteuses. « Dans une vraie entreprise familiale, ce n’est pas forcément négatif si l’on prévient la personne qu’elle devra être polyvalente, mais si c’est une grosse structure qui aime à se faire passer pour une famille, cela peut être un piège », note la psychologue du travail.

« Bien sûr, le salarié se doit d’être loyal mais pas de rester après l’heure qui est inscrite sur son contrat », rappelle la spécialiste qui appuie également que plus un recruteur vante les « à-côtés » lors de l’entretien d’embauche, plus il faut se méfier. « Ce n’est pas parce qu’on met en place des vélos électriques pour ses salariés qu’on est une bonne boîte », nuance-t-elle.

Si vous êtes celui qui va – normalement – répondre aux plus de questions lors de l’entretien, n’omettez pas que vous pouvez jauger votre potentielle future entreprise en posant des questions en retour et en évaluant les réponses données. Sont-elles claires et précises ? Au contraire, sont-elles contournées ou leurs réponses sont-elles ‘à vérifier’ ?

« Si vous n’avez pas l’impression d’obtenir des réponses précises et directes, c’est un red flag », tranche Rebecca Zucker. « Ayez un ensemble de questions de base que vous posez à chaque personne pour comprendre leur point de vue, ainsi que pour remarquer où il y a alignement dans leurs réponses et, peut-être plus important, où il n’y en a pas. C’est lorsque vous entendez des réponses à la même question qui sont en conflit direct – ou incohérentes – avec les réponses des autres, qu’un problème se pose », recommande-t-elle.

Et Arlette Janssens complète, au-delà des questions techniques, n’oubliez pas de poser celles qui sont importantes pour votre pour votre organisation, afin de savoir si le dialogue est possible. « Souvent, on pense que si ce n’est pas mentionné dans l’annonce, on n’y a pas de le droit. Mais c’est faux. Osez demander, parler de télétravail, de demi-journées si besoin… Si le dialogue est ouvert dès l’entretien c’est une bonne chose », explique l’experte.

Toujours dans le thème des questions, mais cette fois-ci posées par le recruteur, notez le ton et le vocabulaire employé par ce dernier pour vous interroger. De même, s’il se permet de creuser des sujets intimes ou d’user de paroles discriminantes avec vous, fuyez.

« Il est tout à fait possible qu’un intervieweur pose une question hautement inappropriée, voire illégale, ou fasse un commentaire déplacé. Si vous recevez une question ou un commentaire qui est âgiste, sexiste, raciste, c’est un signal d’alarme évident que cette organisation tolère les mauvais comportements », appuie Rebecca Zucker.

Mais au-delà des défauts visibles et audibles remarqués, Arlette Janssens souligne qu’il faut aussi revenir à l’essentiel : son ressenti.

« L’ambiance, c’est très important dans une entreprise. Le poste peut être très qualitatif et l’équipe très compétente, mais peut-être que des relations brèves, froides et guindées ne vous correspondent pas. Au contraire cette atmosphère peut vous plaire », ajoute-t-elle.

Pour cela, après l’entretien, demandez s’il est possible de visiter les locaux et/ou de rencontrer rapidement vos potentiels futurs collègues. « À la fin, il faut que vous puisez répondre à la question ‘est-ce que je me sens bien ?' », termine la coach.

Avec marieclaire