Quels sont les professionnels des données qui seront le plus en vue dans les prochaines années ? L’organisation professionnelle qui réunit l’ensemble des métiers du conseil vient de dévoiler une cartographie des métiers les plus prisés et prometteurs.
Le monde de la donnée a connu une révolution ces dix dernières années. « La constitution très rapide du secteur a eu comme principal effet pervers qu’un même métier soit compris et perçu de manière différente selon les entreprises », explique Arnold Haine, coprésident de la commission data de Syntec Conseil. « L’exemple type est le métier de « data scientist », qui pour certaines entreprises est un statisticien, alors que pour d’autres, c’est un homme à tout faire de la data. » Pour aider les entreprises à mettre fin à cette confusion, la commission a produit une cartographie des métiers. Elle présente dans un glossaire les dix métiers les plus importants de la data et leur utilité dans la chaîne de traitement des données.
Le chief data officer
Aussi appelé CDO, son rôle est de créer un environnement permettant aux différents responsables de l’entreprise d’accéder facilement et en toute sécurité aux informations dont ils ont besoin pour des prises de décisions stratégiques optimales. Le chief data officer doit trouver les plateformes, logiciels de Data & Business Intelligence les plus appropriés pour que chacun puisse effectuer des analyses de manière autonome. Le CDO est aussi responsable de la qualité et de la cohérence des données.
Sa fonction croise donc celles d’autres métiers comme le contrôleur de gestion, le directeur informatique (DSI) ou le responsable des activités opérationnelles. Il officie en étroite collaboration avec tous les spécialistes des données au sein de son entreprise.
Au niveau de la formation, il faut être titulaire d’un Bac+5 en informatique, management, statistiques et/ou marketing, être formé au big data et attester d’au moins dix ans d’expérience. D’après le cabinet de recrutement Robert Half, un CDO peut toucher entre 125.000 à 380.000 euros par année.
Le chief analytics officer
Il exploite des outils informatiques, techniques et utilise des méthodes statistiques (y compris la data science) pour permettre d’organiser, synthétiser et traduire efficacement les données. Il repère, parmi toutes les informations à disposition de l’entreprise, quelles sont les plus importantes/pertinentes à extraire pour des prises de décisions optimales. Il s’assure que les informations recueillies en interne ou en externe sont fiables, cohérentes, et prêtes à être analysées. Il peut aussi piloter l’industrialisation du procédé pour les données les plus intéressantes. Il organise, synthétise et traduit les informations pour faciliter la prise de décision.
Les prérequis pour postuler à ce job sont d’avoir un bac +5 en informatique, statistiques un cursus en Data Science ou en économétrie. Il faut aussi pouvoir attester de dix ans d’expérience.
Le data protection officer
Le data protection officer (DPO) ou délégué à la protection des données (DPD) a une mission d’information, de conseil et de contrôle de la gouvernance des données (notamment personnelles). C’est un métier au carrefour du droit, de la sécurité informatique, de la conformité et de l’éthique. Le DPO est chargé de veiller à la conformité au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD ou GDPR en
anglais), de définir les rôles et responsabilités de chacun, d’établir une cartographie des traitements et flux de données, de tenir le registre des traitements et de piloter la gestion des incidents de sécurité (y compris avec les sous-traitants). En France, ce rôle prend souvent la suite de celui du Correspondant Informatique et Libertés (CIL). Il faut aussi noter que ce poste est devenu obligatoire dans les entreprises qui traitent des données sensibles depuis l’entrée en vigueur du RGPD.
Du côté de la formation requise, il faut en général attester d’un bac+5 en informatique sécurité des systèmes informatiques ou encore juridique, 5 ans d’expériences sont aussi demandés. D’après le cabinet de recrutement Robert Half peut prétendre à un salaire compris entre 55.000€ et 80.000€.
Le data architect
Le data architect intervient en amont du traitement de la donnée pour organiser la récupération et la gestion des données brutes, plus ou moins structurées, en plus ou moins grande quantité et provenant de sources diverses (internes, externes). Après l’inventaire des données, il définit et optimise les infrastructures de collecte, de stockage, de manipulation et les flux associés. Il propose des changements de modélisation pour répondre aux enjeux des métiers et faciliter le croisement des données en aval. Il peut être amené à travailler sur le dictionnaire des données, le design du MCD (Modèle Conceptuel des Données) ou l’état des lieux des référentiels en place. Le rôle devient de plus en plus clé dans un contexte d’architecture Cloud, ouverte, de temps réel et de contraintes de cyber sécurité et réglementaires.
Du côté de la formation, il faudra détenir un bac+5 en informatique ou en statistiques ou un diplôme d’une école d’ingénieurs. Être formé aux big data. À noter qu’un double cursus en stratégie d’entreprise est un plus. Selon le site lebigdata.fr, un data architect débutant touche 36.000 euros par année. Aux Etats-Unis où les salaires sont plus élevés aux Etats-Unis, ils toucheraient entre 66.000 dollars et 133.000 dollars par an selon Glassdoor.
L’ingénieur data (data engineer)
L’ingénieur data développe l’infrastructure définie par/avec le data architect. Il construit les solutions techniques robustes et fiables. Il en assure la maintenance et les évolutions conformément à l’état et des contraintes de sécurité. Il réalise l’intégration des données de diverses natures qui proviennent de ces sources multiples, les supervise et vérifie la qualité des données. En production, il assure le suivi et le monitoring des flux/interfaces de données.
Au niveau de la formation, le data engineer doit être titulaire d’un bac+5 au minimum. Côté rémunération, selon le site lebigdata.fr, l’ingénieur data en France perçoit entre 45.000 et 60.000 euros.
Le data scientist
Le data scientist traite, analyse et valorise les données d’une entreprise afin de définir la meilleure stratégie de développement : stratégie marketing et commerciale, amélioration des performances et de la rentabilité, prospective… Cumulant la connaissance des outils mathématiques/statistiques et informatiques, il est capable de les coder, de produire des méthodes (automatisées, autant que possible) de tri et d’analyse de données de masse et de sources plus ou moins complexes ou disjointes et de construire des algorithmes « intelligents », afin d’en extraire des informations utiles.
Il doit être titulaire d’un Bac+5, informatique et mathématiques avancées ou diplômé d’une école d’ingénieurs spécialisée. D’après le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse (cidj) Le salaire d’un data analyst débutant oscille entre 35.000 euros et 38.000 euros. Après 4 ans d’expérience, il peut atteindre jusqu’à 55.000 euros.
Le data consultant
Le data consultant travaille en général sur un type spécifique de données issues d’une source unique et connue, qu’il analyse avec un regard « métier » afin d’orienter les prises de décisions stratégiques. Tour à tour en contact avec les data scientist et les experts métiers, il définit notamment des indicateurs clés de performance pour vulgariser et restituer ses résultats aux décideurs sous un format exploitable.
Au niveau de la formation, il est préférable d’avoir un Bac+5 big data et/ou mathématiques et/ou statistiques et/ou business intelligence. Il peut également avoir fait une école d’ingénieur spécialisé. D’après Glassdoor, le salaire moyen d’un data consultant est de 39.800 euros par an.
Le data visualisation consultant
Le data visualisation consultant est le « storyteller » de l’entreprise. Il est capable d’exploiter les données de l’entreprise, de les contextualiser et de proposer des visualisations simples pour en explorer le sens et les impacts. Grâce à un choix judicieux d’organisation spatiale, de liaisons entre les données, de couleurs, de formes, l’expert en data visualisation met en scène des données complexes, les rend intelligibles et accessibles dans le but de les présenter à des acteurs sans expertise technique.
Pour pouvoir postuler, il faut être l’heureux détenteur d’un niveau bac+5, en mathématiques et/ou statistiques + business intelligence. Selon le site talent.com le salaire médian d’un data visualisation consultant est de 37.500 euros par an.
L’ingénieur DataOps
L’ingénieur DataOps orchestre le pipeline d’analyse de données en production, promeut les fonctionnalités de la production et automatise la qualité, toujours en lien avec le data engineer. Il s’assure aussi que les systèmes déjà en production sont disponibles et performants. Enfin, l’ingénieur DataOps évangélise les meilleures pratiques et les meilleurs outils parmi les équipes de science des données afin d’améliorer la productivité et d’éviter les erreurs courantes.
Il doit avoir un bac+5 en informatique/big data ou avoir fait une école d’ingénieurs spécialisée. Sur des offres d’emploi disponibles en ligne, les salaires proposés varient entre 50.000 et 80.000 euros par an pour ce poste.
Le data steward
Le rôle du data steward est de s’assurer que les données sont bien pertinentes, présentes, conformes, cohérentes, comprises. Il définit les indicateurs de qualité.
Data steward est un poste senior, responsable de la qualité et de la sécurité d’un jeu de données. Il est l’équivalent d’un directeur financier pour les données financières.
Il peut espérer toucher jusqu’à 50.000 euros par an selon le site lebigdata.fr.
Source : https://start.lesechos.fr/