Arrestation du journaliste béninois Hugues Sossoukpè : la Côte d’Ivoire sort du silence et s’explique

Hugues Comlan Sossoukpè Côte d'Ivoire

Crédits photo : l'humanité

Plusieurs jours après l’arrestation du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè en Côte d’Ivoire et son extradition au Bénin, Abidjan sort enfin du silence.

Pour rappel, l’arrestation du directeur de publication du média en ligne Olofofo a été opérée dans des conditions délicates.

Tout d’abord, il faut savoir qu’il se trouvait en Côte d’Ivoire sur invitation officielle pour participer à un salon de l’innovation digitale.

C’est donc lors de son passage à Abidjan qu’il a été arrêté le 10 juillet 2025 et extradé au plus vite au Bénin. Il y est actuellement devant la justice.

Or, il convient de noter que le journaliste avait un statut de réfugié politique qui devait théoriquement le protéger de toute extradition forcée. Cette situation rend son arrestation particulièrement surprenante.

La réponse de la Côte d’Ivoire sur l’arrestation de Hugues Comlan Sossoukpè

Devant les interrogations venant de divers horizons, les autorités ivoiriennes se sont dédouanées de toute implication politique.

Elles ont en effet affirmé avoir respecté les procédures légales lors de cette interpellation.

Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a même justifié cette arrestation par l’existence d’un mandat d’arrêt international émis par le Bénin.

« Nous avons simplement exécuté un mandat judiciaire dans le cadre de la coopération entre nos deux pays », explique-t-il.

Selon ses déclarations à l’AFP, les autorités ivoiriennes ignoraient le statut de réfugié du journaliste au moment de l’invitation.

« Les autorités ignoraient que le journaliste bénéficiait de l’asile politique », a-t-il soutenu.

Cette méconnaissance expliquerait selon lui l’absence de mesures de protection particulières.

L’invitation initiale s’inscrivait dans un cadre strictement professionnel, selon le ministre de la Communication ivoirien.

Le ministre de la Transition numérique avait convié une cinquantaine de journalistes « sur la base de leurs compétences » pour cet événement dédié à l’innovation digitale.

Au final, chaque camp a sa version qu’il préfère défendre. Amadou Coulibaly insiste sur la légalité de l’intervention ivoirienne.

Les avocats de Hugues Sossoukpè dénoncent un « enlèvement » opéré en violation du droit international sur la protection des réfugiés. Selon eux, le statut de réfugié politique devait empêcher toute extradition vers le pays d’origine.

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