Armes chimiques : ce pays promet de détruire ses importants stocks

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Crédit photo : Le Parisien

Le ministre syrien des Affaires étrangères s’est engagé ce mercredi 5 mars 2025 à détruire les stocks d’armes chimiques constitués sous le régime de Bachar al-Assad, lors d’un discours historique devant l’organe mondial de surveillance de l’OIAC.

Asaad al-Chaibani est le premier représentant syrien à s’adresser au Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye.

L’ancien président Assad a été accusé à plusieurs reprises d’avoir employé des armes chimiques au cours des 13 années de guerre civile en Syrie. Depuis son éviction le 8 décembre, le sort des stocks syriens suscite de vives inquiétudes.

« Le programme d’armes chimiques du régime Assad représente l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de la Syrie et du monde », a déclaré M. Chaibani aux délégués.

La Syrie avait accepté il y a plus de dix ans de remettre ses stocks déclarés en vue de leur destruction, mais l’OIAC estime que la déclaration était incomplète et que d’autres armes n’ont toujours pas été recensées.

M. Chaibani a promis de « reconstruire l’avenir de la Syrie sur la base de la transparence, de la justice et de la coopération avec la communauté internationale ».

« Ce programme d’armes chimiques, créé sous l’ère Assad, n’est pas le nôtre. Néanmoins, notre engagement est de démanteler tout ce qui peut en rester, afin de mettre un terme à ce douloureux héritage« , a-t-il assuré.

L’éviction de l’ex-président Assad offre une « opportunité nouvelle et historique » de documenter et de détruire enfin le stock d’armes chimiques en Syrie, a déclaré le directeur général de l’OIAC, Fernando Arias.

L’OIAC souhaite établir une présence permanente en Syrie afin de dresser un inventaire des sites d’armes chimiques et de commencer la destruction des stocks.

L’organisation craint que des preuves n’aient été détruites lors des bombardements israéliens des installations militaires syriennes qui ont suivi le renversement de l’ancien régime.

Israël a déclaré que des sites soupçonnés de contenir des armes chimiques figuraient parmi ses cibles, dans le but d’empêcher que ces biens ne tombent entre les mains « d’extrémistes ».

Ces frappes « créent des difficultés supplémentaires d’ordre logistique, technique et pratique », a reconnu M. Chaibani. « En conséquence, l’incertitude demeure quant aux armes chimiques qui pourraient encore exister en Syrie ».

En 2013, la Syrie avait rejoint l’OIAC, et accepté de révéler et de remettre ses stocks de produits toxiques sous la pression de la Russie et des Etats-Unis, et pour écarter la menace de frappes aériennes des Etats-Unis et de leurs alliés.

Cet accord était intervenu après une attaque présumée au sarin, un agent neurotoxique, qui avait fait 1.400 morts dans la banlieue de Damas. L’attaque  a été attribuée au gouvernement syrien, qui a nié toute implication et rejeté la faute sur les rebelles, dans le contexte de guerre civile déclenchée en 2011 par la répression par le clan Assad de manifestations prodémocratie.

M. Arias s’est rendu en février à Damas où il a appelé à un « nouveau départ » après « onze années d’obstruction de la part des autorités précédentes ».

Selon lui, « les autorités syriennes intérimaires ont l’opportunité de tourner la page » et de « clore définitivement le dossier des armes chimiques syriennes ».

@Avec l’AFP