Armées de l’air de l’AES : le Burkina Faso, le Mali et le Niger prennent le taureau par les cornes après leur retrait de la CEDEAO

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Crédits photo : Iwaria / © AMISOM

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, rassemblés dans l’Alliance des États du Sahel (AES) – présentement de la Confédération des États du Sahel– viennent de lancer une initiative concernant leurs armées de l’air.

En effet, du 13 au 17 avril 2025, Bamako accueille un conclave stratégique d’une importance capitale : les chefs d’État-major des Armées de l’air du Mali, du Burkina Faso et du Niger y tiennent leur premier sommet officiel depuis la création de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le général de division Oumar Diarra pour le Mali, le Colonel Christian Ouattara pour le Burkina Faso et le Colonel-major Salifou Mainassara pour le Niger, entourés de leurs délégations respectives, se penchent sur un thème révélateur de leurs ambitions communes : « Coopération aérienne au sein de l’AES : vers une défense intégrée et une souveraineté renforcée ».

Au-delà des mots, c’est bien la construction d’un pilier aérien autonome qui se dessine, capable de faire face aux défis sécuritaires d’une région meurtrie par le terrorisme.

La coordination des moyens existants, l’harmonisation des doctrines d’emploi et la mutualisation des capacités de surveillance figurent au premier rang des priorités.

L’objectif à peine voilé est de poser les jalons nécessaires à de futures opérations conjointes contre les groupes armés qui sévissent aux frontières poreuses des trois États.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité du processus engagé le 16 septembre 2023, lorsque ces trois pays ont décidé de créer une confédération, officiellement actée lors du sommet de Niamey le 6 juillet 2024.

Depuis, les progrès vers l’intégration se sont accélérés : pacte de défense mutuelle, patrouilles militaires coordonnées, drapeau commun, passeport confédéral, code des douanes unifié et même création d’une banque régionale témoignent d’une volonté politique sans précédent.

La maîtrise du domaine aérien représente un nouveau palier dans cette construction collective. Sur un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale, le contrôle du ciel constitue un avantage tactique déterminant face à des groupes mobiles et insaisissables.

Les États membres de l’AES l’ont bien compris : structurer une défense aérienne commune, moins tributaire des soutiens extérieurs et mieux adaptée aux réalités locales, devient une priorité absolue.

Cette rencontre de Bamako pourrait ainsi constituer la première pierre d’une architecture militaire conjointe ambitieuse, où l’initiative régionale reprend ses droits dans un espace longtemps marqué par la tutelle sécuritaire étrangère.

Pour ces Armées de l’air aux moyens encore limités, mais aux ambitions croissantes, le défi est de taille : transformer leur coopération naissante en une force opérationnelle crédible, capable de garantir la souveraineté aérienne de toute la région.

Après leur retrait simultané de la CEDEAO, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, rassemblés dans l’AES, semblent déterminés à prouver que leur alliance n’est pas qu’un slogan politique, mais bien une réalité stratégique en construction, dont le ciel pourrait devenir le premier domaine d’expression concrète.

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