Argentine : la juge du procès Maradona destituée, les raisons

La juge argentine qui avait provoqué en mai l’annulation du procès sur la mort de Diego Maradona, pour avoir collaboré en secret à Les héritiers de Diego Maradona et un groupe suédois vont gérer la marque du joueur

Crédit photo : Eurosport

La juge argentine qui avait provoqué en mai l’annulation du procès sur la mort de Diego Maradona, pour avoir collaboré en secret à une série TV sur la procédure, a été destituée ce mardi 18 novembre 2025, au terme d’une semaine de comparution devant un jury de pairs.

Julieta Makintach, 48 ans, a été destituée et inhabilitée à exercer une fonction judiciaire, par décision à l’unanimité d’un jury spécial composé de magistrats, d’avocats et de législateurs de la province de Buenos Aires. La magistrate était absente à la brève audience d’énoncé du verdict, a constaté l’AFP.

En mai, Julieta Makintach, une de trois juges présidant le procès de sept professionnels de santé sur les circonstances de la mort en 2020 de Maradona, avait été récusée, après révélation qu’elle avait participé à la préparation d’une mini-série documentaire sur le procès, avec elle-même en vedette.

Dans la foulée, le procès à San Isidro (nord de Buenos Aires) avait été annulé, à la demande de plusieurs parties, au terme de deux mois et demi d’audience et plus de 40 témoins entendus.

Un « nouveau » procès Maradona a été fixé récemment au 17 mars 2026, avec un nouveau trio de magistrats.

L’annulation du procès Maradona, qui de mars à mai derniers avait fasciné en Argentine et au-delà, avait scandalisé, provoquant en particulier l’ire de la famille de la légende du football argentin.

Mardi, l’ex-compagne de Diego Maradona, Veronica Ojeda, et le fils qu’elle a eu avec lui, Dieguito, se sont enlacés à l’énoncé du verdict, Veronica Ojeda ne pouvant retenant ses larmes.

L’accusation du jury spécial de La Plata considérait que Julieta Makintach s’était rendue coupable, entre autres, de négligence, manquement aux devoirs liés à sa fonction, divulgation de secrets et abus de pouvoir.

« Elle a menti, manipulé, été partiale, abusé du pouvoir que lui conférait son rôle de juge, utilisant les ressources de l’État pour promouvoir un projet à son avantage, et au détriment de la Justice », avait déclaré la procureure Analia Duarte, requérant la destitution de la magistrate.

– « Justice ridiculisée » –

Pour sa part Mme Makintach, avait plaidé n’avoir fait que répondre à la sollicitation d’une amie pour une interview, mais assuré qu’elle ne savait pas qu’elle servirait à un documentaire, un format plus long. Ce que l’accusation a contesté.

La mini-série avait déjà son titre, « Justice Divine », et sa bande-annonce, avait même été diffusée par la suite à l’audience incrédule du procès. On y voyait notamment la juge Makintach en train de parcourir, le dimanche juste avant le procès, les locaux du tribunal vide, filmée par une équipe et interviewée.

La voix brisée par l’émotion, Mme Makintach avait dit la semaine dernière profondément regretter son erreur. « Jamais je n’ai imaginé que ce matériel privé aurait des conséquences aussi monumentales. Je demande mille fois pardon à la famille (Maradona), pour ne pas avoir réussi ce que je voulais le plus, qui était de rendre justice ».

« Ce que ce débat a démontré, c’est le tort énorme causé à la justice de la province et de l’Argentine, qui a été ridiculisée », a commenté mardi Guillermo Sargues, président de l’ordre des avocats de San Isidro, l’une des parties accusatrices, à des journalistes don’t l’AFP.

Lors du « procès bis » Maradona, en mars prochain seront rejugés sept professionnels de santé – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers – pour d’éventuelles négligences fatales dans leurs soins à Maradona, décédé à 60 ans d’une crise cardiorespiratoire et d’un œdème pulmonaire, lors d’une convalescence après une neurochirurgie.

Avec AFP

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp