L’Arabie Saoudite, la France ou encore la Chine font partie de la liste des pays qui prêtent le plus d’argent à l’Afrique.
Le service de la dette extérieure des pays africains devrait s’établir à 88,71 milliards de dollars en 2025, enregistrant ainsi une baisse de 13% par rapport à 2024 (102,59 milliards de dollars), selon une analyse publiée le mardi 11 mars, par ONE Campaign, une ONG internationale engagée dans la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables.
Intitulée « African debt overview », cette analyse montre que l’année en cours marque la fin du cycle haussier du service de la dette sur le continent qui s’est globalement poursuivi depuis 2009.
La tendance baissière amorcée cette année devrait se poursuivre d’ici 2029, année durant laquelle les paiements des intérêts et du principal de la dette publique extérieure de l’ensemble des pays africains chuteront à 63,12 milliards de dollars.
Cela découlera essentiellement d’une baisse progressive des taux d’intérêt, d’un environnement macroéconomique plus favorable, de l’amélioration des notes souveraines de plusieurs pays du continent et des progrès réalisés dans le cadre des processus de restructuration de la dette lancés ces dernières années.
La baisse attendue du service de la dette extérieure en Afrique devrait élargir l’espace budgétaire disponible pour des investissements dans les secteurs favorisant la croissance et le développement du capital humain comme la santé et l’éducation.
L’analyse indique également que la dette extérieure des pays africains est passée de 220,51 milliards de dollars en 2009 à un montant record de 685,47 milliards à fin 2023, soit 24,5% du PIB combiné du continent.
Cela s’explique principalement par la hausse des besoins du continent en financements dans un contexte marqué par une forte croissance démographique, de faibles niveaux de développement des marchés des capitaux locaux et une succession de chocs exogènes, dont la pandémie de covid-19 et le conflit russo-ukrainien.
En conséquence, 20 pays africains à faible revenu sont actuellement en situation de surendettement ou risquent de l’être.
Par ailleurs, la composition de la dette extérieure de l’Afrique a considérablement changé.
Les créanciers privés détiennent actuellement 43% de l’encours total de la dette du continent contre 34% pour les bailleurs de fonds multilatéraux (FMI, Banque mondiale, BAD, etc.) et 23% pour les créanciers bilatéraux.
Avec des encours globaux de 62,86 milliards de dollars à fin 2023, la Chine est classée première des pays qui prêtent le plus d’argent à l’Afrique loin devant la France (15 milliards $), l’Arabie saoudite (11,85 milliards), l’Allemagne (9,48 milliards) et le Koweït (9,62 milliards).