Après son retrait de la CEDEAO, ce pays tourne complètement le dos à la France et préfère…

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Crédits photo : Human Rights Watch

Alors que le Burkina Faso vient tout juste d’acter son retrait de la CEDEAO, son chef d’État le capitaine Ibrahim Traoré officialise, dans une interview avec Alain Foka, le rapprochement stratégique de son pays avec la Russie.

En effet, le pays a totalement tourné le dos à l’ancienne métropole pour se focaliser sur l’artillerie Russe. Pour rappel, la France est l’un des plus gros exportateurs d’armes au monde.

Dans l’interview, il a salué Moscou pour son rôle de partenaire « fiable » dans la lutte contre le terrorisme, contrairement aux pays occidentaux.

« La Russie nous vend tout l’équipement dont on a besoin. À la différence de nos soi-disant amis qui nous imposent des restrictions », déclare-t-il au journaliste Alain Foka.

Le capitaine Traoré accuse même l’Occident d’avoir contribué à « désarmer » le Burkina Faso depuis les années 1990 à travers des programmes d’ajustement structurel.

« Il y avait des militaires qui montaient la garde avec des bâtons (…). On a désarmé l’armée, plus d’équipement, plus d’entraînement, rien », fustige-t-il.

Certains pays seraient même allés jusqu’à refuser de fournir des armes létales aux forces burkinabè.

« Ils ne peuvent rien nous vendre qui soit létal. On a peut-être le devoir de ramasser des cailloux, peut-être même que le caillou est létal », ironise avec amertume le chef de la junte au pouvoir.

Le partenariat avec la Russie, une valeur sûre bien avant le retrait de la CEDEAO

C’est naturellement que Ouagadougou s’est tourné vers Moscou, qui équipait déjà 80% de son armée durant les années de coopération soviéto-africaine.

Le Burkina Faso emboîte ainsi le pas au Mali et à la Centrafrique, autres partenaires privilégiés de la Russie sur le continent depuis le retrait progressif de la France.

Cette inflexion stratégique traduit le ressentiment grandissant de certains pays africains, qui reprochent aux Occidentaux leur politique ambiguë en matière de lutte antiterroriste.

Elle ouvre également la voie à une nouvelle forme de coopération Sud-Sud, où la Russie apparaît comme un allié plus fiable que les anciennes puissances coloniales.

Reste à savoir si ce rapprochement aura des retombées concrètes pour le Burkina en termes d’équipements et de formation de ses forces armées.

Mais il marque sans conteste un tournant géopolitique en Afrique de l’Ouest, dont la Russie semble sortir renforcée aux dépens de la France.

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