Dans un entretien accordé à Télé Sahel ce samedi 8 février, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, a vivement critiqué l’Union africaine.
En effet, il a accusé l’organisation de mener des « manœuvres hostiles » à l’encontre de son pays.
Notons que ces déclarations surviennent dans un contexte de reconfiguration géopolitique en Afrique de l’Ouest, quelques jours après l’officialisation du retrait du Niger de la CEDEAO.
Au cœur des griefs exprimés par le chef de la diplomatie nigérienne figure l’exclusion de la délégation de son pays d’un récent sommet à Brazzaville, une décision qu’il impute directement à Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine.
Cette mise à l’écart diplomatique illustre, selon le ministre, les pressions exercées sur le Niger depuis le changement de régime survenu le 26 juillet 2023.
Face à cet isolement croissant, Niamey renforce ses liens avec ses partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina Faso et le Mali, adoptant une position commune de refus de participation aux forums internationaux où leur présence serait marginalisée.
Cette stratégie semble arrivée dans la continuité de leur retrait collectif de la CEDEAO, officialisé le 29 janvier 2025, exactement un an après leur annonce initiale.
Cette crise diplomatique met en lumière les tensions croissantes entre les instances régionales traditionnelles et les États du Sahel dirigés par des gouvernements de transition militaire.
Malgré une approche conciliante de la CEDEAO, qui maintient certaines dispositions pratiques pour préserver les intérêts des populations, la rupture institutionnelle semble se creuser.
Au final, le Niger, par la voix de son ministre qui a critiqué l’Union africaine, réaffirme ainsi sa volonté de poursuivre une diplomatie fondée sur le respect mutuel et la défense de sa souveraineté.