Certes, le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré a officiellement quitté la CEDEAO fin janvier 2025, mais, le Sénégal d’Ousmane Sonko, membre du groupe, continue de soutenir le pays de l’AES.
En effet, malgré la décision lourde de Ouagadougou, le pays des hommes intègres continue de bénéficier de relations diplomatiques solides dans la région.
Ce vendredi 16 mai 2025, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso, a ainsi reçu un soutien significatif du Sénégal, État membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), via son premier ministre Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, est arrivé à Ouagadougou pour une visite de travail de 48 heures. Il a été accueilli par le président de la Transition burkinabè dans le cadre d’échanges diplomatiques centrés sur la coopération sécuritaire. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte régional complexe où le Burkina Faso fait désormais partie de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Lors de cette audience, Sonko a transmis un message de solidarité de la part du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.
Il a clairement exprimé « un soutien absolu au président Traoré, à tout son gouvernement et au peuple burkinabè dans leur lutte contre ce terrorisme qui leur a été imposé ». Le chef du gouvernement sénégalais était accompagné de son homologue burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le chef du gouvernement sénégalais a souligné l’importance d’une approche collective face aux défis sécuritaires. Selon lui, la menace terroriste dépasse les frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
« Aucun pays de la sous-région ne sera épargné si cette gangrène continue de s’étendre à travers l’Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré. Cette position reflète une prise de conscience des interconnexions entre la stabilité des différents pays de la région.
En octobre 2024, Sonko avait déjà affirmé depuis Bamako que « personne ne passerait par le Sénégal pour déstabiliser le Mali », montrant ainsi la cohérence de la position sénégalaise sur ces questions.
Il avait alors rendu hommage aux soldats maliens tombés au combat et présenté ses condoléances aux familles endeuillées, soulignant l’unité historique et culturelle entre les deux nations.
La visite d’Ousmane Sonko coïncide par ailleurs avec l’inauguration du Mausolée Thomas Sankara. Le Premier ministre sénégalais a saisi cette occasion pour rendre hommage à cette figure historique, qu’il a décrite comme « un grand et digne fils de l’Afrique, un leader qui illumine depuis quelques décennies tous les combats patriotiques, panafricanistes et souverainistes du continent ».
La visite intervient aussi dans un contexte diplomatique particulier. En effet, les pays de la Confédération des États du Sahel ont quitté la CEDEAO en janvier 2025. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait réaffirmé en avril 2025 son engagement pour une médiation entre l’AES et la CEDEAO.
Mandaté en juillet 2024 aux côtés du président togolais Faure Gnassingbé pour des discussions avec l’AES, le Sénégal continue de jouer un rôle diplomatique important.