Après le Mali et le Burkina Faso, ce pays d’Afrique prend une décision radicale pour reprendre le contrôle de son secteur minier.
Le gouvernement du Malawi vient de décréter un gel total des exportations de pierres précieuses et de minéraux, accompagné d’une suspension de l’attribution des nouvelles licences d’exportation.
Cette mesure, annoncée par le ministre des Mines Joseph Mkandawire via Facebook, vise à restructurer en profondeur l’administration du secteur minier.
Le ministère des Mines précise que cette interdiction, effective immédiatement, restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre, pendant que le vice-président supervise une révision exhaustive des contrats existants, programmée sur 21 jours.
Les enjeux financiers de cette restructuration apparaissent dans le bras de fer entre le Malawi et Columbia Gem House.
Le gouvernement réclame des sommes astronomiques à cette entreprise américaine pour une décennie d’exportation de rubis.
L’enquête révèle un décalage vertigineux entre les revenus générés et les impôts versés, avec des manques à gagner qui dépassent plusieurs fois la valeur du PIB national selon le FMI.
Il était donc urgent pour ce pays d’Afrique d’emboîter le pas au Mali et au Burkina Faso afin de reprendre la main sur les ressources minières du pays.
Il convient de souligner que le Malawi dispose de gisements stratégiques, notamment en rubis et en uranium, mais peine à transformer ces richesses en développement économique.
Le secteur minier représente actuellement une part marginale du PIB national, soit moins que l’agriculture vivrière.
Pourtant, selon les projections de la Banque mondiale publiées en janvier, les exportations minières pourraient générer des revenus considérables d’ici 2040, particulièrement grâce au graphite, essentiel à la transition énergétique.
Cette restructuration apparaît donc cruciale pour les millions de Malawites qui vivent dans l’extrême pauvreté, malgré les richesses enfouies sous leurs pieds.
L’Afrique, véritable coffre-fort géologique du monde, abrite des ressources minières considérables, des diamants aux terres rares en passant par l’or et l’uranium.
Cette richesse, longtemps exploitée selon des modalités défavorables aux nations africaines, connaît une redéfinition majeure de ses conditions d’extraction et de commercialisation.