Après le départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) vient d’accorder un prêt considérable à un membre du nouveau groupe, l’AES.
En effet, le 18 juin 2025 à Niamey, l’institution financière a signé un accord de 50 milliards de francs CFA avec les autorités nigériennes, puisque c’est du Niger qu’il s’agit.
Ce montant représente environ 76,22 millions d’euros et va directement à la Société nigérienne de Banque (SONIBANK).
Cette aide financière intervient à un moment particulier. En effet, le Niger fait partie des trois pays qui ont quitté la CEDEAO en janvier 2025. Aux côtés du Burkina Faso et du Mali, le Niger forme désormais l’Alliance des États du Sahel (AES). Malgré cette rupture avec l’organisation régionale, la BOAD continue de soutenir ces pays membres.
Les raisons derrières les 50 milliards de la BOAD en soutien au Niger, après la rupture groupée avec le Burkina Faso et le Mali de la CEDEAO
SONIBANK est la principale banque publique du Niger. Actuellement, elle traverse une période difficile sur le plan financier.
Le prêt de la BOAD vise donc à consolider sa situation et à éviter qu’elle ne s’effondre. Cette banque joue un rôle crucial dans l’économie nigérienne car elle finance de nombreuses activités économiques du pays.
L’objectif principal de ce financement est de restaurer les fondamentaux de la banque. En termes simples, cela signifie remettre SONIBANK en conformité avec les règles bancaires internationales.
Le prêt permettra également de garantir que les guichets restent ouverts pour servir les clients. De plus, il facilitera l’accès de la banque aux marchés financiers et au refinancement.
Hamidine Aboubacar, directeur général de SONIBANK, a expliqué que ce soutien aidera à restaurer la confiance des clients.
Effectivement, quand une banque connaît des difficultés, les déposants s’inquiètent pour leur argent. Par conséquent, ils peuvent retirer massivement leurs fonds, ce qui aggrave la situation.
Le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a souligné l’importance de cette opération. Selon lui, il s’agit de préserver un acteur central du financement de l’économie nigérienne. SONIBANK finance notamment les secteurs productifs, les opérations d’import-export et aide les ménages nigériens.
L’accord a été formellement conclu le 13 juin à Lomé, au Togo. Ensuite, la signature officielle a eu lieu à Niamey quelques jours plus tard. Cette procédure en deux étapes montre l’importance accordée à ce dossier par les deux parties.
Parallèlement à ce prêt, les autorités nigériennes ont finalisé un autre dossier. Il s’agit du rachat de titres auprès d’une banque locale. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de stabilisation du secteur bancaire national.
Cette aide de la BOAD intervient dans un contexte géopolitique particulier. Le 29 janvier 2025, le retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO est devenu officiel. Cette décision historique faisait suite à l’annonce fracassante du 28 janvier 2024, soit exactement un an plus tôt.
Les trois pays de l’AES sont tous dirigés par des juntes militaires. Le général Abdourahamane Tiani dirige le Niger, le capitaine Ibrahim Traoré le Burkina Faso, et le général Assimi Goïta le Mali. Ces dirigeants avaient annoncé leur intention de quitter la CEDEAO « en toute souveraineté » et « sans délai ».
Malgré cette rupture, la CEDEAO adopte une approche conciliante. L’organisation maintient certaines dispositions pour préserver les intérêts des populations. Par exemple, les documents d’identité portant le logo CEDEAO restent valides. De même, certains acquis du commerce régional sont préservés.
Le soutien de la BOAD au Niger montre que les relations économiques continuent malgré les tensions politiques. Cette institution financière régionale maintient donc ses engagements envers les pays de l’AES. Ainsi, elle contribue à la stabilité économique de la région ouest-africaine, même dans un contexte de recomposition géopolitique.