Après avoir perdu sa mine d’or au Mali, Barrick annonce des résultats en..

Barrick mine d'or Mali

Crédits photo : HansWismeijer - stock.adobe.com

Barrick Mining, l’une des plus grandes compagnies minières du monde, vient de publier des résultats financiers encourageants malgré la perte de sa mine d’or au Mali.

La société canadienne affiche en effet une hausse de ses revenus malgré la perte de sa mine d’or la plus productive dans le pays du Sahel. Cette situation était néanmoins à prévoir si l’on prend en compte l’impact de la flambée des prix de l’or sur l’industrie minière mondiale.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et pour cause, la compagnie canadienne a enregistré 4,79 milliards de dollars de revenus aurifères au premier semestre 2025.

Ce qui représente une hausse impressionnante de 13,5% par rapport à la même période l’année précédente. Ces chiffres, annoncés lundi 11 août 2025, surprennent d’autant plus que Barrick compose depuis mi-janvier sans sa mine d’or phare du Mali.

Le complexe aurifère Loulo-Gounkoto était pourtant l’un des plus gros contributeurs à la production de Barrick. En 2024, cette mine avait produit 723 000 onces d’or, soit une part considérable de la production totale du groupe. Cependant, les opérations ont été suspendues en janvier 2025 après des tensions avec le gouvernement malien.

Les autorités maliennes avaient bloqué les exportations d’or et saisi un stock important de métal précieux. La situation a créé un conflit entre la compagnie minière et l’État malien, qui détient 20% de la mine contre 80% pour Barrick. Par conséquent, la justice malienne a validé en juin la réouverture du site mais a nommé un administrateur provisoire, entraînant la perte de contrôle de Barrick.

Cette perte de contrôle a eu des conséquences comptables majeures pour la société canadienne. Barrick a dû déconsolider cet actif de ses comptes, ce qui a généré « une perte comptable de 1,03 milliard de dollars ». Néanmoins, cette situation dramatique n’a pas empêché la compagnie d’afficher des résultats positifs ailleurs.

Barrick privée de sa mine d’or au Mali, surfe sur les cours mondiaux

La raison principale de cette performance réside dans l’envolée historique des prix de l’or. Le métal jaune bénéficie actuellement de tensions géopolitiques mondiales et d’une demande soutenue pour les actifs refuges.

Dans ses résultats du deuxième trimestre, Barrick indique « un prix moyen de vente de 3099 dollars l’once pour le premier semestre 2025, contre 2213 dollars un an plus tôt ».

Cette hausse des prix compense largement la baisse de production. Certes, Barrick a vendu 1,52 million d’onces d’or au cours des six premiers mois de l’année, soit une baisse de 18% sur un an. Toutefois, l’augmentation des prix a plus que compensé cette diminution des volumes.

L’or a même franchi à nouveau le seuil des 3500 dollars l’once début août. Des analystes de la firme canadienne Fidelity prédisent même que le métal pourrait atteindre 4000 dollars l’once d’ici fin 2025. Cette perspective encourage les investisseurs et soutient la valorisation des compagnies minières comme Barrick.

Au deuxième trimestre, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 3,68 milliards de dollars, contre 3,16 milliards l’année précédente. Plus impressionnant encore, le bénéfice net s’établit à 811 millions de dollars, en nette hausse par rapport aux 370 millions enregistrés un an plus tôt. Le bénéfice par action a également doublé, passant de 0,21 dollar à 0,47 dollar.

Cependant, des incertitudes persistent pour l’avenir. La compagnie reste tributaire du cours élevé de l’or pour maintenir la croissance de ses revenus.

De plus, aucun signe de sortie de crise n’apparaît dans ses relations avec Bamako. La procédure engagée devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements pourrait durer plusieurs années. Enfin, l’un des permis miniers de Barrick au Mali expire en 2026, ajoutant une pression temporelle supplémentaire.

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