Le départ fracassant du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ne semble pas avoir affaibli les pays de l’organisation régionale comme le montre le statut de la Côte d’Ivoire.
En effet, au contraire, certains États membres redoublent d’ambition économique, à l’image de la Côte d’Ivoire qui s’affirme désormais comme une puissance aurifère en devenir.
Au moment où l’Alliance des États du Sahel (AES) trace sa propre voie, la Côte d’Ivoire, pilier historique de la CEDEAO, consolide sa diversification économique au-delà de son statut de premier producteur mondial de cacao.
La Côte d’Ivoire, bientôt un cador dans l’or pour la CEDEAO
Le secteur minier ivoirien, longtemps resté dans l’ombre de l’agriculture, connaît aujourd’hui un essor spectaculaire qui pourrait rebattre les cartes dans la région.
Selon Jean-Claude Diplo, figure respectée de l’industrie minière ivoirienne, la production d’or du pays devrait atteindre un niveau record de 62 tonnes métriques en 2025, contre 58 tonnes l’année précédente.
Cette progression s’appuie notamment sur l’entrée en pleine exploitation de la mine Lafigue, inaugurée en 2024 et exploitée par Endeavour Mining, entreprise cotée à la Bourse de Londres.
Située à environ 500 km au nord d’Abidjan, cette infrastructure devrait produire entre 180 000 et 210 000 onces d’or cette année.
« La croissance viendra de la mine d’or de Lafigue, qui est sur le point d’entrer en pleine production », a confié M. Diplo lors d’un entretien à Abidjan, soulignant également que des investissements substantiels dans d’autres exploitations majeures contribueront à l’augmentation des capacités nationales.
Cette ascension fulgurante pourrait permettre à la Côte d’Ivoire de dépasser prochainement ses voisins du Burkina Faso et du Mali en matière de production aurifère, pour atteindre à terme le niveau du Ghana, référence régionale en la matière.
« Nous avons le potentiel pour aller très vite… Si nous sommes disciplinés, comme nous le sommes aujourd’hui, nous serons au même niveau que le Ghana en 2030, selon nos projections », affirme avec assurance l’ancien président de l’association minière GPMCI.
L’ambition ivoirienne attire désormais des acteurs internationaux de premier plan.
Barrick Gold, Perseus Mining et Roxgold ont ainsi rejoint Endeavour Mining pour exploiter le sous-sol ivoirien, témoignant de l’attractivité grandissante du pays dans le secteur minier mondial.
Cette évolution de la Côte d’Ivoire démontre également la capacité de la CEDEAO à maintenir son dynamisme économique malgré les bouleversements politiques qui ont conduit au départ des trois pays sahéliens.