Le Ghana, plus grand pays producteur d’or africain ne doit plus seulement redouter la concurrence de ses voisins. D’autres pays africains se réveillent.
C’est le cas de l’Éthiopie, un pays d’Afrique de l’Est. Longtemps sous-exploité, l’or pourrait bien devenir l’un des moteurs de croissance du pays.
Lors d’une session parlementaire tenue le 3 juillet 2025, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali a abordé le sujet.
« L’Éthiopie est un pays doté d’un vaste potentiel minier, l’un des plus riches d’Afrique », a déclaré Abiy Ahmed.
Il a également reconnu que le secteur avait, par le passé, « manqué d’un leadership ciblé et d’une vision claire ».
Une situation que son gouvernement s’attache à inverser. L’année dernière, l’Éthiopie exportait 37 tonnes d’or l’année dernière. Cette année, le pays a déjà atteint une valeur d’exportation « sans précédent » de 3,5 milliards de dollars.
Exploitation de l’or : la mine de Segele en fer de lance
Cette performance est le fruit d’une stratégie de développement visant à structurer une exploitation aurifère qui reposait majoritairement sur l’activité artisanale et traditionnelle, souvent source de gaspillage.
Un tournant majeur a été marqué en novembre 2024 avec l’inauguration de la mine d’or de Segele.
Présidée par le Premier ministre en personne, cette mine est la première à entrer en production dans le pays depuis 1994, signant le retour de l’Éthiopie sur la carte de l’exploitation aurifère moderne.
Pilotée par le norvégien Akobo Minerals à travers sa filiale ETNO Mining, en partenariat avec Ethiopian Investment Holdings, la mine de Segele représente un investissement clé.
Pour les autorités, ce projet incarne une étape décisive vers une « extraction d’or efficace et de haute qualité dans des délais plus courts », tout en offrant une réponse aux défis posés par l’exploitation minière illégale.
Au-delà de l’or, le pays africain fait des efforts sur le plan énergétique et agricole
Si l’or brille de tous ses feux, l’Éthiopie ne se limite pas à ce seul secteur. Le Premier ministre a également évoqué les avancées dans le domaine gazier.
Après des années de stagnation dues à des difficultés d’obtention de licences, la situation est en voie de déblocage.
L’Éthiopie s’apprête désormais à « commercialiser ses produits gaziers », prouvant sa volonté de ne plus être seulement un détenteur de ressources, mais un « acteur actif » sur le marché.
Enfin, la construction d’une usine d’engrais de grande envergure est un autre projet d’envergure. Sa mise en service, prévue d’ici 40 mois, jouera un « rôle clé dans le soutien de la productivité agricole de l’Éthiopie », réduisant par la même occasion sa dépendance aux importations.
L’Éthiopie d’Abiy Ahmed semble ainsi déterminée à diversifier ses sources de croissance et à capitaliser sur ses immenses richesses naturelles pour construire un avenir plus prospère.