Recrutement à Oxfam d’un consultant pour analyse des causes profondes de la fragilité et de la vulnérabilité des populations des régions de Diffa, Maradi et Tahoua, au Niger.
Appui Financier : Direction Générale de la Coopération au Développement Belge via Oxfam Belgique
Commanditaire : OXFAM au Niger en Collaboration avec l’ONG ADLI
Contexte et justification
Le Niger est un pays fragile et vulnérable, confronté à de multiples défis liés à la pauvreté, à l’instabilité politique, à la crise climatique et aux conflits armés. La vulnérabilité est particulièrement exacerbée par la crise humanitaire actuelle, qui affecte des millions de personnes, notamment les femmes, les enfants et les populations les plus marginalisées, qui sont les plus touchées par ces crises. Avec l’insécurité alimentaire qui constitue un problème récurrent, aggravé par les effets du changement climatique, les conflits armés et les crises économiques.
La situation humanitaire au Niger est caractérisée par plusieurs crises interconnectées notamment les conflits armés, la crise alimentaire et nutritionnelle, les épidémies, les inondations et la sécheresse. Ces différentes crises entrainent des déplacements forcés de populations, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, des urgences sanitaires et une insécurité civile grandissante. L’ensemble de ces éléments contribue à maintenir les populations dans une situation de précarité, limitant leurs capacités de résilience sur le plan alimentaire et économique.
La présence et l’activisme des groupes armés terroristes (GATs) rendent difficile l’accès à certains services sociaux de base pour des milliers de personnes au Niger et contribuent à raviver les tensions inter et intra-communautaires. Ce qui a pour conséquence une réduction des capacités de résilience des communautés affectées, dans un contexte où les services sont insuffisants pour répondre aux problèmes de protection.
Selon les résultats de l’analyse des risques de protection conduit par Oxfam en 2023, contrairement aux femmes, les hommes sont très préoccupés et ressentent une forte peur et anxiété en rapport avec l’insécurité dans leur environnement. Cela est principalement dû au fait que les hommes sont généralement les principales cibles des GATs comme en témoignent les données du premier semestre 2023 où les femmes victimes représentent 17%. Même si ce pourcentage est faible par rapport à celui des hommes, il y’a des violences qui concernent principalement des femmes et les jeunes filles. Il s’agit entres autres des violences psychologiques (5%), des mariages précoces (3%), des viols et agressions sexuelles (2%) ainsi que des dénis de ressources (2%) (aperçu des incidents de protection de janvier-juin 2023).
Les problèmes les plus préoccupants varient par région, mais les attaques, les vols, les conflits armés sont des préoccupations communes à toutes les régions.
Dans les trois régions (Diffa, Maradi et Tahoua) où le projet est mis en œuvre, on note de nombreuses violations des droits de l’homme ayant des conséquences sur les populations et leurs moyens d’existence et accélérant leur chute vers des niveaux de vulnérabilités quelques fois très élevées. . Les violences basées sur le genre, telles que les viols et le mariage forcé ; les déplacements forcés provoqués par des conflits et des attaques armées ; les violences physiques, et le manque d’accès aux services sociaux de base dont l’éducation, la santé, l’eau ainsi que les abris et la nourriture constituent les principales préoccupations pour ces communautés. Les populations affectées/ exposées manifestent des faibles capacités d’accès aux mécanismes de prévention et réponses aux VBG aussi bien à base communautaire (41%) qu’au niveau des structures institutionnelles (16%).
Ainsi, pour asseoir un processus de développement durable dans ces contextes de grande fragilité, il s’avère nécessaire de conduire une analyse beaucoup plus profonde sur les causes de la « fragilité » et cette « vulnérabilité multidimensionnelle » incluant les causes et les conséquences des conflits et des questions sécuritaires. La combinaison ou la superposition de ces phénomènes justifient dans une certaine mesure la faible capacité de résilience des populations à laquelle s’ajoutent les risques élevés d’effondrement des investissements locaux. L’étude permettra de ce fait de ressortir une trajectoire de développement de la résilience communautaire dans ces contextes de grande fragilité.
Oxfam Niger, dans sa logique de construction/renforcement des capacités de résilience durable aux populations envisage une analyse approfondie des causes de la fragilité. Cette étude qui s’inscrit dans le cadre du projet : Réponse intégrée de protection centrée sur les communautés affectées par les crises/chocs liés aux conflits et au Changement Climatique au Niger financé par la Direction Générale de la Coopération au Développement Belge, vise à fournir des recommandations concrètes et des pistes de réflexion devant permettre de contribuer à renforcer la résilience et la stabilité de communautés des régions de Tahoua, Maradi et Diffa.
Objectifs de l’étude
Objectif général :
L’objectif général est d’analyser les causes profondes de la fragilité et de la vulnérabilité dans les régions de Diffa (Communes de Diffa, Chetimari, Mainé-Soroa), Maradi (Communes de Chadakori et Guidan Roumdji et Tahoua (Communes de Tillia et Tassara) et de proposer des pistes d’intervention adaptées mais aussi de disposer des évidences pour des actions de plaidoyer futures.
Objectifs spécifiques :
- Cartographier les facteurs structurels, institutionnels, socio-économiques, environnementaux et politiques.
- Évaluer l’impact de ces facteurs sur les communautés, institutions et systèmes de gouvernance.
- Analyser les capacités de résilience locales et les risques de détérioration.
- Étudier les stratégies communautaires d’adaptation et d’autoprotection.
- Analyser l’évolution des moyens d’existence sur 5 ans (de 2020 à 2025), y compris les VBG.
- Évaluer l’impact des interventions en cours sur la vulnérabilité et la fragilité.
- Identifier les opportunités/niches d’autonomisation socio-économique.
- Proposer des interventions adaptées, durables et sensibles au genre.
- Recueillir et analyser les opinions des communautés sur leur perception des thèmes transversaux (genre, redevabilité).
Modalités de soumission des offres
Chaque consultant intéressé doit soumettre une proposition technique dans laquelle sa compréhension de l’étude à mener sera clairement explicitée. Il prendra également le soin de présenter de manière détaillée dans ledit document une proposition de plan pour l’élaboration de l’évaluation, une proposition financière (incluant les frais de prestation du consultant et les coûts associés pour la collecte de l’information), un calendrier de travail et la méthodologie qu’il envisage d’adopter pour réaliser cette étude. De ce fait, le consultant tâchera d’exposer les techniques de détermination de l’échantillonnage ainsi que celles de la taille de l’échantillon retenu, les méthodes de collecte d’informations et celles d’analyses des données qui seront priorisées dans le cadre de la réalisation de cette étude, la prise en compte de la dimension genre et l’approche d’analyse intersectorielle dans la proposition méthodologique.
La composition de l’équipe chargée de l’étude, les rôles et les tâches de chacun, les Curriculum Vitae de chaque membre de l’équipe doivent être fournis par le Consultant.
Présentation de l’offre
Les dossiers de soumission doivent être déposés selon les instructions ci-dessous :
Sous pli fermé
Le consultant devra déposer la proposition dans une enveloppe extérieure « C » contenant deux enveloppes intérieures, comme indiqué ci-dessous :
Enveloppe extérieure « C » : Libellée : Offre technique et financière pour le recrutement d’un consultant pour Analyse des causes profondes de la fragilité et de la vulnérabilité des populations des régions de Diffa, Maradi et Tahoua, au Niger.
Enveloppes intérieures :
Enveloppe intérieure « A » : Sous pli fermé, portant l’adresse du consultant, contenant l’offre technique.
Enveloppe intérieure « B » : Sous pli fermé, portant l’adresse du consultant, contenant l’offre financière.
Mais également en ligne (c’est très important lors du dépouillement, cela facilite le travail en équipe.
Note : Les postulants doivent accompagner leur dossier des Curriculum Vitae des ressources humaines qu’ils comptent engager dans cette étude.
Le dossier de candidature doit être déposé au plus tard le vendredi 1er août 2025 à 12h au bureau d’Oxfam à Niamey, et par courriel à l’adresse [email protected] Passé ce délai, les dossiers seront inéligibles.
