L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a défendu lundi sa décision d’accueillir à l’époque de nombreux réfugiés syriens, soulignant qu’il s’agissait d’une question de « dignité » mais elle a appelé à prendre « au sérieux » le problème de l’immigration clandestine.
A peine le président syrien Bachar al-Assad chassé du pouvoir, le débat sur l’accueil des réfugiés a ressurgi en Europe, plusieurs pays, dont l’Allemagne, annonçant un gel des procédures de demandes d’asile pour les exilés de ce pays.
« Je crois que la décision que j’ai prise à l’époque d’accueillir les réfugiés était la bonne », a déclaré Angela Merkel lors d’un entretien sur la chaîne publique française France 2. « Car c’était des personnes dans le besoin, qui avaient payé des passeurs, qui avaient mis leurs vies en danger, qui fuyaient Bachar al-Assad car ils n’avaient pas de perspective pour leur pays ».
Elle a souligné qu’elle avait alors conscience que ce serait « une tache compliquée, un grand défi » mais il fallait, selon elle, appliquer les valeurs européennes qui prônent que « la dignité de chaque individu compte ».
Interrogée sur la montée du racisme et de l’extrême droite qui aurait pu pousser à freiner l’accueil des réfugiés, Angela Merkel a reconnu que ces tendances avaient commencé lors de ses précédents mandats.
« Mais l’alternative, cela aurait été d’empêcher ces réfugiés, par exemple avec des canons à eau, de venir en Allemagne. Et ça ne m’aurait pas semblé juste », a-t-elle également dit.
Elle a toutefois estimé qu’il fallait « prendre au sérieux ce problème de l’immigration clandestine ».
« C’est un problème qui se pose aussi en France. On ne peut pas se laisser dicter notre conduite par les passeurs », a-t-elle souligné, ajoutant que les partis démocratiques devaient coopérer sur cette question tout en travaillant avec les pays d’origine, comme l’Allemagne l’a fait avec la Turquie.
L’Allemagne est le pays de l’Union européenne qui accueille la plus importante diaspora syrienne: près d’un million de personnes.
De nombreux Syriens y avaient trouvé refuge lors de la grande crise migratoire des années 2015-2016.
@Avec l’AFP