Des employés de l’équipementier automobile Continental en difficulté vont être transférés dans les usines du plus gros fabricant allemand d’équipement militaire Rheinmetall, dont les affaires sont florissantes, ont annoncé ce vendredi 14 juin 2024 les deux entreprises qui ont signé un accord de coopération.
L’objectif est de « couvrir les besoins en personnel de Rheinmetall dans les années à venir, les employés de Continental étant touchés par la transformation » du secteur automobile vers l’électromobilité, explique un communiqué commun.
Comme les autres industriels du secteur automobile, Continental, qui a annoncé en février plus de 7.000 suppressions d’emplois dans le monde, subit le double choc de la fin programmée du moteur thermique et de la montée en puissance de la concurrence chinoise.
A l’inverse, le fabricant d’obus et de matériel pour chars Rheinmetall a vu ses commandes s’envoler dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la hausse des dépenses militaires dans la plupart des pays de l’UE.
Le groupe d’armement basé à Düsseldorf est confronté, comme l’ensemble de l’industrie allemande, à des difficultés de recrutement du fait du vieillissement de la population et de la pénurie de travailleurs qualifiés dans le pays.
Les employés de l’usine de Continental à Gifhorn, près de Hanovre (nord), que l’équipementier fermera en 2027, seront les premiers concernés par cet accord. « Jusqu’à 100 » d’entre eux trouveront des « opportunités d’emploi » sur le site de Rheinmetall de Unterlüss, à 55km de là, précise le communiqué.
Au total, 800 salariés de Gihorn sont menacés par la délocalisation de la production du site qui fabrique des pièces de freins de voitures. Des accords ont déjà été passés avec d’autres entreprises pour reconvertir des salariés de cette usine.
Des événements seront également organisés sur d’autres sites allemands de Continental, « où les employés pourront s’informer sur les opportunités de carrière chez Rheinmetall », assure le communiqué.
« Les changements profonds qui touchent toute l’industrie doivent être affrontés ensemble », a souligné dans le communiqué Ariane Reinhart, responsable des ressources humaines de Continental.
Rheinmetall s’attend à une croissance de ses ventes qui pourrait atteindre 40% cette année. Dans une Allemagne hantée par la culpabilité de la Seconde guerre mondiale, les fabricants d’armes ont longtemps été cantonnés au second rôle.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a changé la donne. Rheinmetall a fait son entrée l’an dernier dans le club fermé des 40 entreprises du Dax, l’indice phare de la Bourse de Francfort. Une première pour une entreprise d’armement outre-Rhin.
© avec l’AFP
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