La raffinerie d’Aliko Dangote, fleuron industriel nigérian, vient d’effectuer une opération de taille en exportant deux cargaisons de carburant d’aviation à Saudi Aramco, géant pétrolier saoudien.
Il est facile de voir derrière cette performance, l’émergence d’un acteur énergétique africain de premier plan.
Inaugurée en 2024, l’infrastructure produit actuellement 550 000 barils par jour, avec un objectif de 650 000 barils mi-2025.
Sa montée en puissance est rapide, confirmant sa capacité technologique et sa conformité aux standards internationaux.
Sur le marché ouest-africain, la raffinerie devient d’ailleurs un acteur incontournable.
Et pour cause, elle fournit désormais deux tiers de l’approvisionnement en carburant d’aviation du Nigéria et près de la moitié de la consommation régionale.
Le carburant Jet A1 de Dangote est même recommandé dans des aéroports internationaux comme Heathrow.
L’ambition du groupe dépasse les frontières nigérianes. Déjà, des livraisons ont été effectuées au Togo, Sénégal et Cameroun.
En décembre dernier, une première cargaison d’essence a été expédiée au Cameroun via Neptune Oil, marquant une volonté d’intégration énergétique continentale.
Pour Aliko Dangote, cette stratégie répond à un enjeu de taille : réduire la dépendance africaine aux importations européennes et américaines.
La majorité des pays ouest-africains importent actuellement la quasi-totalité de leurs carburants, subissant les fluctuations des cours mondiaux.
Le défi principal demeure l’approvisionnement en brut. En novembre, Dangote a dû importer deux millions de barils des États-Unis, conséquence de l’instabilité de la production nigériane.
Des négociations avec des producteurs régionaux sont envisagées pour sécuriser cet approvisionnement.