Le ministre congolais de l’Économie numérique a rencontré les dirigeants du géant chinois du e-commerce, Alibaba, lors d’un forum entre la Chine et l’Afrique. Les discussions portent sur l’adaptation du modèle chinois au contexte congolais.
Augustin Kibassa Maliba s’est rendu à Hangzhou le 7 novembre. La ville chinoise, surnommée capitale de l’intelligence artificielle, abrite le siège d’Alibaba Group.
Le ministre congolais participait au Forum sino-africain sur la coopération économique, commerciale et culturelle organisé à Jinhua. L’occasion pour lui d’échanger avec les responsables du géant du commerce électronique et de la société Isoftstone Corporate.
Les entretiens ont porté sur le modèle chinois du e-commerce. Alibaba domine ce secteur en Chine avec ses plateformes Taobao, Tmall, AliExpress et son système de paiement Alipay.
Fondé en 1999 par Jack Ma, le groupe opère désormais dans le cloud computing, la finance numérique, la logistique et le divertissement. Bref, un écosystème qui relie commerçants, consommateurs et prestataires de services.
La rencontre a abouti à la création d’un groupe mixte de travail. Ce comité devra approfondir la réflexion et formuler des propositions concrètes pour le développement du commerce électronique en République démocratique du Congo.
Des réunions techniques se tiendront dans les prochains jours afin de produire un rapport stratégique destiné au ministre Kibassa, selon le communiqué du ministère de l’Économie numérique consulté par l’Agence Congolaise de Presse.
Les discussions ont également abordé des questions de réglementation, de technologie et de structuration d’un écosystème numérique performant. Isoftstone Corporate, fondé en 2001, intervient dans l’intelligence artificielle, le cloud computing, le big data et les villes intelligentes. La société fournit des solutions aux gouvernements et aux entreprises dans les télécommunications, l’énergie, le transport, la finance et la santé.
Alibaba a exprimé son intérêt pour le marché africain. Le groupe considère la RDC comme un hub stratégique pour l’expansion de ses activités sur le continent. Cette attention s’inscrit dans un contexte où le commerce électronique africain connaît une croissance rapide.
Les revenus des plateformes e-commerce en Afrique pourraient atteindre 59,18 milliards de dollars en 2027, contre 32,49 milliards en 2022, selon TechCabal Insights.
Le gouvernement congolais veut permettre à ses citoyens de profiter de cette expansion. Le rapport final du groupe mixte de travail servira de base à la mise en œuvre d’un modèle national de commerce électronique. Ce modèle se veut simplifié, inclusif et accessible aux jeunes entrepreneurs congolais. La promesse d’un écosystème numérique qui reste encore à construire.
Enfin, la RDC fait face à plusieurs défis pour développer son secteur numérique. Le taux de pénétration d’Internet demeure inférieur à 30 %. Les infrastructures routières restent insuffisantes. L’adressage des rues pose problème dans plusieurs villes. Ces obstacles compliquent la livraison des marchandises et limitent l’accès des populations aux circuits de distribution.
Le pays dispose néanmoins d’atouts. Sa population jeune et son marché de plus de 100 millions d’habitants représentent un potentiel considérable. Le gouvernement a lancé le Plan national numérique « Horizon 2025 » pour faire des technologies de l’information un levier de croissance économique. La rencontre avec Alibaba s’inscrit dans cette vision, même si le chemin vers un commerce électronique performant reste long.
D’autres pays africains développent déjà leur secteur du e-commerce. Le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte figurent parmi les marchés les plus dynamiques. Des plateformes comme Jumia opèrent dans plusieurs pays du continent.
La RDC cherche maintenant à rattraper son retard. Les discussions avec Alibaba et Isoftstone pourraient accélérer cette transformation.