Sous le soleil de Dar es Salaam, une nation en deuil vient de perdre un de ses pères fondateurs. Ce jeudi, à l’âge vénérable de 98 ans, Ali Hassan Mwinyi s’en est allé rejoindre le monde des ancêtres.
Lui qui participa à la construction de la Tanzanie contemporaine au creuset du multipartisme.
Fils de Zanzibar devenu enfant du nouvel État-nation en 1964, Mwinyi laissera l’image d’un sage, d’un modéré, mais aussi celle d’un audacieux réformateur.
Car lorsque Nyerere le désigna comme dauphin en 1985, le pays était au bord de la faillite après des années d’expérimentations socialistes ratées.
Surnommé « Mzee Ruhksa » (Monsieur Permission) par le peuple tanzanien, Ali Hassan Mwinyi libéralisa alors une économie étouffée par la bureaucratie étatique.
Mais son réel legs se situe ailleurs : dans l’introduction du multipartisme qui fit souffler un vent de liberté sur le pays à partir de 1992.
Au crépuscule de son règne en 1995, Mwinyi laissa ainsi derrière lui une nouvelle Tanzanie politique, démocratique et ouverte sur la marche du monde.
Une Tanzanie où le débat contradictoire avait remplacé le monolithisme du parti unique hérité de Nyerere.
Aujourd’hui, c’est tout un pan de l’Histoire de l’Afrique des indépendances qui s’efface avec la mort de cet infatigable bâtisseur de ponts entre les hommes et les idées.
La patrie de Nyerere et de Julius Nyerere pleure l’un de ses pionniers, qui contribua à poser les bases solides sur lesquelles la nation tanzanienne repose encore.
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