Ali Diarrassouba/Le journaliste revient sur son départ de la RTI et son arrivée à NCI : « On s’est séparés en queue de poisson »

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Le journaliste Ali Diarrassouba, est revenu sur son départ de la RTI, son passage à SNEDAI et son arrivée à NCI.

« Le fait de voir quelqu’un à la télévision, est-ce que cela paie les factures ? En faisant une analyse comparative entre les revenus que je percevais et les charges que j’avais, je me suis dit : tiens, il faut passer à un autre cap.

J’estimais qu’il n’y avait plus forcément de challenge parce que, dans notre métier, présenter le journal de 20h, surtout dans la maison mère, c’est le top des tops. Je me suis ouvert à des patrons qui n’ont pas forcément perçu ce que je voulais exactement. Finalement, on s’est séparés en queue de poisson.

J’ai demandé une mise en disponibilité à laquelle j’avais droit, et ils ont refusé, prétextant que j’étais très important pour l’antenne et qu’ils ne pouvaient pas me laisser partir.

Moi, j’ai estimé que c’était le moment de partir. Donc, j’ai arrêté d’aller travailler. Heureusement pour moi, j’ai reçu une offre d’emploi de la part d’un grand groupe, spécialisé notamment dans la production des passeports ivoiriens, qui avait besoin d’un Directeur de l’information, de la communication et des relations publiques, faisant également office de porte-parole du groupe.

Lorsque j’ai manifesté mon intérêt, le grand patron du groupe, qui est un homme politique et aujourd’hui Président de l’Assemblée nationale, m’a dit :

‘Ah, si c’est vous, on vous prend’. J’ai postulé, j’ai été retenu, et cela a fait jaser un peu. J’ai donc passé quelques années hors des médias, dans un bureau, à piloter la communication du groupe.

Au bout de trois ans, le virus du journalisme télévisé est revenu, insistant. J’ai résisté, mais il insistait toujours.

Pendant ce temps, un jour, j’ai reçu un appel en haut lieu. On m’a dit qu’une chaîne de télévision privée allait voir le jour, la première du genre, et qu’ils souhaitaient que je travaille sur ce projet.
Pendant huit mois, je n’ai pas répondu.

Puis, après un nouvel appel dans le même sens, j’ai demandé quelques garanties qui ont été acceptées. Finalement, j’ai accepté. Personne ne croyait en nous, on se demandait ce que nous pourrions proposer de nouveau.

Quand je suis arrivé, j’ai demandé à mes boss si je pouvais avoir carte blanche pour porter le département de l’information. Ils ont accepté. J’ai essayé de promouvoir une certaine pluralité d’expression, car je pars du principe que ce pays a traversé une crise parce qu’on ne s’est pas suffisamment parlé. Le premier défi était donc de donner la parole à tout le monde.

C’est ce que nous essayons de faire, tant bien que mal, depuis le lancement de cette chaîne. J’ai bien l’impression que nous ne sommes pas sur la mauvaise voie.

Nous ne sommes pas parfaits, nous ne sommes pas les meilleurs, mais nous essayons de faire ce que nous savons faire, avec une diversité de programmes », a déclaré Ali Diarrassouba.