6700 milliards de pertes en seulement six (6) mois ; l’Algérie traverse une grave crise financière au niveau de ses réserves de change.
En effet, le pays a perdu 6700 milliards de francs CFA en six mois, soit l’équivalent de 11,8 milliards de dollars américains. Cette chute dramatique des réserves de change menace la stabilité économique du pays.
La Banque d’Algérie a révélé des chiffres alarmants. Les réserves de change sont tombées à 39,6 milliards de dollars fin juin 2025.
Six mois plus tôt, elles atteignaient 51,4 milliards de dollars. Cette baisse représente une diminution de 23% en seulement six mois. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 2018.
Les réserves de change correspondent aux devises étrangères détenues par un pays. Elles permettent de financer les importations et de stabiliser la monnaie nationale. Pour l’Algérie, cette chute est particulièrement préoccupante, car elle limite sa capacité d’importation.
Plusieurs facteurs expliquent cette dégringolade financière. D’abord, les recettes d’exportation d’hydrocarbures ont diminué. L’Algérie dépend massivement du pétrole et du gaz pour ses revenus. Or, les cours du pétrole oscillent entre 72 et 78 dollars le baril, un niveau insuffisant pour équilibrer les finances publiques.
Ensuite, les importations ont augmenté, notamment dans le secteur alimentaire. La sécheresse a aggravé la situation en réduisant la production agricole locale.
Par conséquent, l’Algérie doit importer davantage de produits alimentaires pour nourrir sa population.
La dépréciation du dinar amplifie ces difficultés. Le taux de change moyen était de 149,8 dinars pour un dollar au premier semestre 2025. Cette dévaluation rend les importations plus coûteuses. Elle contribue également à la flambée des prix du blé et du lait en poudre, des produits essentiels pour l’Algérie.
Dans son bulletin semestriel, la Banque centrale tire la sonnette d’alarme. Elle dénonce la « fragilité structurelle » du modèle économique algérien. Cette expression signifie que l’économie repose sur des bases instables et vulnérables aux chocs externes.
La banque centrale appelle à une diversification rapide de l’économie. Elle recommande également la relance des exportations hors hydrocarbures et la réduction des dépenses improductives. Ces mesures visent à réduire la dépendance excessive aux revenus pétroliers.
Les réserves actuelles ne couvrent que 13 mois d’importations. Cette durée est considérée comme insuffisante par les experts économiques. Généralement, les pays maintiennent des réserves couvrant au moins 18 mois d’importations pour assurer leur sécurité financière.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, envisage un ajustement du taux de change officiel. Cette mesure pourrait intervenir si la tendance baissière du dinar persiste. Cependant, il exclut pour l’instant un recours au Fonds monétaire international (FMI).
Les marchés financiers restent prudents malgré les efforts du gouvernement. Une émission récente de bons du Trésor à hauteur de 150 milliards de dinars n’a pas rassuré les investisseurs. Les bons du Trésor sont des titres de dette émis par l’État pour financer ses dépenses.
Plusieurs économistes critiquent l’immobilisme des autorités algériennes. Ils déplorent l’absence de stratégie industrielle claire et de réformes structurelles. Cette inaction aggrave la vulnérabilité économique du pays.
Le gouvernement mise sur le projet gazier de Reggane Nord pour compenser la baisse des recettes. Un accord d’exportation avec l’Italie devrait également apporter des revenus supplémentaires. Néanmoins, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur de la crise.
Avec ces 6700 milliards de pertes, les experts sont pessimistes quant à l’avenir de l’Algérie. Sans véritable réforme économique, le pays risque une nouvelle crise d’ajustement avant 2030. Cette perspective inquiète les observateurs internationaux et les partenaires commerciaux du pays.