L’Algérie franchit un cap significatif dans sa transition énergétique. Selon le dernier rapport du Commissariat Aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE), le pays a atteint une capacité totale d’énergies renouvelables de 600,9 mégawatts (MW) à la fin de l’année 2023, dont 472 MW hors hydroélectricité.
Cette réalisation marque une étape cruciale dans l’ambitieux programme algérien visant à développer 15 000 MW d’énergies renouvelables d’ici 2035.
Le ministère de l’Energie et des Mines joue un rôle prépondérant dans cette avancée, détenant 88,5% de la capacité totale cumulée des énergies renouvelables hors hydroélectricité.
Les autres acteurs institutionnels, tels que le ministère de l’Intérieur et celui de l’Habitat, contribuent également à cet effort national, bien que dans une moindre mesure.
L’année 2023 a vu l’installation de 11,17 MW supplémentaires, représentant une croissance de 2,4% par rapport à 2022. Cette progression, principalement portée par les initiatives du ministère de l’Intérieur, s’inscrit dans une dynamique plus large : entre 2020 et 2023, la capacité installée a augmenté de 62,8 MW, soit une hausse de 15% par rapport à fin 2019.
Le solaire photovoltaïque occupe une place centrale dans cette stratégie. Les kits solaires, totalisant 23,06 MW, représentent désormais près de la moitié du parc solaire hors réseau.
Cette tendance devrait s’accentuer avec le lancement en 2024 d’un ambitieux programme de 2000 MW répartis sur 15 centrales solaires photovoltaïques à travers le pays.
Au-delà des chiffres, cette transition énergétique stimule l’économie algérienne. Le pays compte désormais six usines de montage et d’encapsulation de modules photovoltaïques, avec une capacité de production annuelle de 469 MWc.
Par ailleurs, le secteur de la formation professionnelle s’adapte à cette nouvelle donne, avec 2 351 diplômés dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique entre 2020 et 2023.
Ces avancées positionnent l’Algérie comme un acteur émergent dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique. Toutefois, pour atteindre son objectif de 15 000 MW d’ici 2035, le pays devra maintenir, voire accélérer, ce rythme de développement.
Les prochaines années seront déterminantes pour évaluer la capacité de l’Algérie à concrétiser ses ambitions énergétiques et à s’imposer comme un modèle régional de transition vers une économie plus verte.