L’archipel français de Mayotte est placé en alerte maximale ce samedi 14 décembre 2024 en raison de l’arrivée de l’intense cyclone Chido, a annoncé la représentation de l’Etat dans cet archipel de l’océan Indien.
« L’œil du cyclone va passer sur le nord de Mayotte entre 9H00 (06H00 GMT) et 13H00 (10H00 GMT), provoquant une fausse accalmie », avertit sur son compte X la préfecture de Mayotte, territoire de 320.000 habitants placé en alerte violette depuis 07H00 locales (04H00 GMT).
Chido « se situe à 100 kilomètres au nord-est de Mayotte », a indiqué à 06H09 locales (03H09 GMT) l’agence Météo-France, précisant que le cyclone poursuivait une « trajectoire ouest-sud-ouest ».
« Au cours des prochaines 36 heures, Chido devrait se maintenir à une intensité significative (…) il devrait passer à proximité de Mayotte » dans la journée, ajoute le prévisionniste.
Le cyclone, qui se déplace à 19 km/h, souffle des rafales de vent en mer réglées à 230 km/h au maximum, de même source.
Météo-France met en garde contre des « vents destructeurs voire dévastateurs, des pluies très intenses et des submersions marines possibles » à partir de la fin de nuit, prévoyant une « à partir de samedi en fin de journée ».
Le territoire français avait déjà été placé en alerte rouge à 19H00 GMT.
« J’ai fait le plein de bouteilles d’eau, de nourriture, de bougies… », témoigne Fatima, habitante de Majicavo-Koropa et mère de trois enfants, qui n’a pas donné son nom.
« On a très peur », confie cette femme de 57 ans, encore marquée par le passage d’un cyclone quand elle était enfant aux Comores voisines, se souvenant des « vagues (qui) ravageaient tout » et des « poteaux électriques par terre » .
Cyclone « d’une extrême violence »
Le représentant de l’Etat français à Mayotte, le préfet François-Xavier Bieuville, a évoqué en conférence de presse « un événement inédit, d’une extrême violence », avec des vents pouvant « dépasser 180 km/h ».
Il a appelé les personnes logées dans des habitations précaires, très nombreuses dans le département le plus pauvre de France, à se confiner dans l’un des 71 centres d’hébergement ouverts par les autorités dans des établissements scolaires et gymnases.
Ces conditions météorologiques fortement dégradées entraînent « un risque de ruissellement et d’inondation, et une maison marine qui peut avoir des effets importants sur le littoral », selon M. Bieuville, qui a enjoint les marins à « rejoindre impérativement la terre ferme ».
Toute circulation sur la voie publique est interdite depuis 22H00 locales et l’aéroport international de Dzaoudzi fermé depuis 20H00 locales (17H00 GMT).
Le ministère français de l’Intérieur avait annoncé jeudi l’envoi à Mayotte de 110 professionnels de la sécurité civile depuis l’île de La Réunion. Tous les établissements scolaires de l’archipel, fermés vendredi, le restent samedi.
Mayotte, relativement épargné par les cyclones, avait déjà été touché par le cyclone Belna en 2019, qui n’avait cependant pas fait de dégât majeur.
Aux Comores voisines, une alerte cyclonique de niveau orange a été activée par le ministère de l’Intérieur. La direction générale de la sécurité civile a ordonné la fermeture des aéroports à partir de vendredi 18H00 locales (15H00 GMT) « en raison des conditions météorologiques extrêmes ».
A Madagascar, l’œil du cyclone s’est approché à une centaine de kilomètres du nord de l’île et a causé une pluie « abondante l’après-midi (vendredi) » ainsi qu’un « vent fort » avant de s’en éloigner, selon les autorités.
« Plusieurs quartiers sont inondés » mais « le plus dur semble être derrière nous », a déclaré à l’AFP Cerveau Rakotoson, un habitant d’Antsiranana, principale ville du nord de l’île.
@Avec l’AFP