Une réunion interministérielle sur l’Aibd SA et sur la compagnie Air Sénégal SA s’est tenue le jeudi 3 avril 2025.
Ci-après le relevé de décisions prises par le Premier Ministre, Ousmane Sonko à l’issue de la rencontre.
A – AU TITRE DE L’ETAT DES LIEUX
1. Les transports aériens ainsi que les infrastructures y afférentes jouent un rôle déterminant dans l’économie du Sénégal, plus particulièrement dans le cadre de l’Agenda national de Transformation « Vision Sénégal 2050 ».
2. Cependant, des enjeux critiques persistent, en particulier pour Air Sénégal SA et AIBD SA, qui font face à de graves difficultés financières menaçant leur pérennité et leur capacité à jouer pleinement leur rôle dans l’économie du pays.
3. Depuis sa création en 2018 après la faillite de Sénégal airlines, la Compagnie nationale Air Sénégal a bénéficié d’un soutien financier important de l’État du Sénégal à hauteur de 181 milliards de FCFA.
Pourtant, elle fait aujourd’hui face à une dette dépassant 118 milliards de FCFA, après avoir enregistré des pertes successives de 89 milliards FCFA en 2022 et 57 milliards de FCFA en 2023.
Ces exercices ont été marqués par des défaillances managériales et des décisions qui nécessitent des investigations.
Plus de 100 milliards FCFA dépensés en locations d’avions.
Le plan d’actions de relance de la compagnie, initié en 2022, n’a finalement été réalisé qu’à hauteur de 5%.
4. Concernant AIBD SA, elle est passée de société de projet à société de patrimoine en 2017, puis désignée comme maître d’œuvre de la stratégie du Hub aérien. Elle se trouve aujourd’hui dans une situation critique.
Son budget en 2024 est fixé à 23 milliards de FCFA, alors que ses ressources propres ne s’élèvent qu’à 6 milliards de FCFA.
Cette dérive s’explique notamment par une explosion des effectifs, passés de 275 agents en juin 2021 à 983 en 2024.
Par ailleurs, un montant de 200 milliards FCFA issus de la Redevance pour le Développement des Infrastructures aéroportuaires (RDIA), destinés au développement du Hub aérien, ont été consommés à travers des contrats classés secret-défense, dont la justification reste à établir.
Malgré les 470 milliards de FCFA engagés (avenants compris), dont 185 milliards déjà payés, les résultats demeurent limités : un seul aéroport certifié (Cap Skirring) et plusieurs projets lancés, mais non finalisés.
En outre, aucune évaluation n’a été faite, dans le sens de la revoyure de la convention de concession liant AIBD SA au concessionnaire de l’exploitation de l’aéroport Blaise de Diagne de Dakar, la société LAS (LIMAK/AIBD/SUMA).