Air France : chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la compagnie aérienne a le vent en poupe aux États-Unis

Air France : chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la compagnie aérienne a le vent en poupe aux États-Unis

Crédits photo : Compte X Officiel Air France

Chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la compagnie aérienne, Air France a le vent en poupe aux États-Unis.

En effet, la demande de voyages vers l’Europe de la part des USA est pour l’heure peu affectée par le contexte économique américain, a indiqué le groupe Air France-KLM qui a réduit ses pertes au premier trimestre.

Le secteur a constaté pour les mois de mai et juin un léger ralentissement des réservations de billets pour les liaisons du continent européen vers les États-Unis (-2,4% sur un an), mais une augmentation pour celles des États-Unis vers l’Europe (+2,1%).

Du côté d’Air France-KLM, les avions du service Atlantique-Nord sont remplis à 74% pour le deuxième trimestre, contre 76% lors de la même période en 2024.

La demande reste forte en «premium» mais elle a légèrement baissé en classe économique.

«Nous sommes agréablement surpris par le maintien de la demande», a souligné lors d’une conférence de presse le directeur général du groupe, Benjamin Smith.

«Je pensais que la faiblesse du dollar, même en dehors de toute instabilité politique, aurait freiné la demande. Il est encourageant de voir que ceux qui voulaient voyager vers l’Europe prévoient toujours de le faire».

La demande se maintient aussi depuis l’Europe vers les États-Unis, même si «2 ou 3%» des passagers attendus hésitent et regardent peut-être vers d’autres destinations, a précisé Benjamin Smith soulignant qu’Air France pourra «baisser ses prix de façon ciblée» pour remplir les avions si nécessaire.

Nouvelle classe «La Première»

Le groupe franco-néerlandais a publié mercredi 30 avril 2025 une perte nette réduite à 249 millions d’euros au premier trimestre, notamment grâce à une demande soutenue et à un carburant moins cher.

En cette période traditionnellement faible pour les compagnies aériennes basées en Europe, le chiffre d’affaires du groupe est en hausse de 8% sur un an, à 7,2 milliards d’euros.

La perte nette avait atteint 522 millions d’euros au premier trimestre 2024.

«Air France-KLM a bien débuté l’année 2025», s’est félicité Benjamin Smith.

«La demande soutenue a permis une hausse du chiffre d’affaires dans l’ensemble des activités, tandis que les ventes de billets pour l’été ont contribué à améliorer la génération de trésorerie», a-t-il souligné.

Air France-KLM a accueilli 21,8 millions de passagers entre janvier et mars, soit 4,5% de plus que l’année précédente. Avec la baisse du coût du pétrole, la facture de carburant pour l’année 2025 est estimée à 6,7 milliards d’euros, contre 7,3 milliards en 2024, tandis que les surcoûts liés aux carburants renouvelables devraient presque doubler, à 310 millions d’euros.

La nouvelle cabine de première classe, appelée «La Première», avec ses cinq hublots, a connu un bon début et doit s’étendre dans les 18 prochains mois. Elle est d’ailleurs bénéficiaire depuis plusieurs trimestres, alors qu’elle perdait de l’argent avant la pandémie de Covid, selon le groupe.

Air France-KLM a confirmé ses perspectives pour l’année 2025, avec une capacité en sièges/kilomètres en hausse de 4 à 5% par rapport à 2024. Le groupe avait connu une année 2024 difficile, marquée par des problèmes de disponibilité des avions, un dollar fort et l’évitement de Paris par une partie de la clientèle pendant les Jeux olympiques, le tout limitant le bénéfice net annuel à 317 millions d’euros.

Mais le dernier trimestre était largement dans le vert.

Le groupe a par ailleurs critiqué sévèrement la gouvernance du hub de KLM, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, qui doit augmenter fortement ses redevances.

«On a besoin de visibilité sur les coûts, les taxes, le nombre de vols qu’on peut opérer», a lancé Benjamin Smith.

«L’instabilité a trop duré (…) c’est inacceptable (…) Certains de nos plus grands concurrents obtiennent un meilleur accès à Schiphol alors que le nôtre va probablement être limité».

KLM doit encore faire des «efforts de productivité» pour améliorer sa rentabilité, d’abord pour «compenser le prix de la main-d’œuvre» mais aussi ces taxes aéroportuaires qui devraient peser 100 millions d’euros.

Le groupe a par ailleurs précisé qu’il était toujours en négociations pour le rachat de la compagnie portugaise TAP et d’Air Europa.

En difficulté au Mali, au Burkina Faso et au Niger, Air France essaie de se refaire une santé financière aux États-Unis.

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