Le roi Mohammed VI du Maroc a lancé un appel inédit à ses concitoyens : ne pas sacrifier le mouton lors de l’Aïd el-Kebir, fête religieuse majeure.
La raison de sa demande ? Une longue sécheresse qui a provoqué la diminution du cheptel et la flambée des prix.
Il faut savoir que le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse.
Et c’est une situation qui a entraîné une diminution drastique du cheptel, estimée à 38 % en un an.
Ce déficit pluviométrique, le plus important depuis le début des années 1980, a des conséquences directes sur les prix de la viande, rendant le sacrifice du mouton inabordable pour une grande partie de la population, notamment les foyers à revenus limités.
Conscient de l’importance de l’Aïd el-Kebir sur les plans religieux, familiaux et sociaux, le roi Mohammed VI, en sa qualité de « commandeur des croyants », a souligné que l’accomplissement du sacrifice dans ces conditions difficiles risquait de porter préjudice aux plus vulnérables.
Il a donc appelé son peuple à s’abstenir de ce rite cette année, une décision sans précédent depuis 1996.
Cette décision royale, bien que difficile, témoigne d’une prise de conscience aiguë des réalités économiques et climatiques du pays.
Elle met en avant la nécessité de privilégier la solidarité et la responsabilité collective face à une situation exceptionnelle.
L’Aïd el-Kebir, qui commémore le sacrifice d’Abraham, est une fête très populaire au Maroc, comme dans l’ensemble du monde musulman.
Cependant, le roi a rappelé que ce rite n’est pas un pilier de l’islam, mais une « sounna », une tradition recommandée. Cette nuance permet de justifier la décision de l’abstention, sans remettre en cause les fondements de la foi.
Pas de mouton pour l’Aïd el-Kebir ; un précédent historique
En 1996, le roi Hassan II, père de Mohammed VI, avait déjà pris une décision similaire en raison de la sécheresse.
Cette analogie historique souligne la gravité de la situation actuelle et la nécessité de mesures exceptionnelles.
L’appel du roi Mohammed VI à ne pas sacrifier le mouton lors de l’Aïd el-Kebir est une décision qui marquera les esprits.