Le gouvernement du Burkina Faso mise gros sur la mangue : entre juin et août 2025, le ministère de l’Agriculture a distribué près de 400 000 plants de manguiers aux agriculteurs du pays.
L’opération a été annoncée le dimanche 10 août 2025 via un communiqué publié sur la page Facebook du ministère de l’Agriculture.
Cette distribution montre l’importance que le secteur de la mangue a pour les autorités. Il faut savoir que le gouvernement burkinabè considère la mangue comme l’une des huit filières prioritaires de son programme « Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 ».
Et le choix de cette culture n’est pas anodin. Le Burkina Faso fait partie des leaders ouest-africains de la production de mangue, aux côtés du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Cependant, les performances du secteur restent irrégulières ces dernières années.
Selon le communiqué ministériel, « ces plants, issus de variétés sélectionnées pour leur rendement et leur adaptation aux conditions locales, permettront de renouveler les vergers vieillissants et de créer de nouvelles plantations ».
Les chiffres de production sont la preuve des défis auxquels fait face le secteur. D’après l’Agence pour la Promotion des Exportations du Burkina (APEX-Burkina), la production est passée de 197 302 tonnes en 2018 à 271 503 tonnes en 2020. Néanmoins, elle a chuté de près de 27% en 2021, atteignant seulement 199 240 tonnes. Heureusement, un rebond de 51% s’est produit en 2022, avec 300 000 tonnes récoltées.
Cette instabilité se répercute directement sur les exportations. Entre 2019 et 2023, les ventes à l’étranger ont généré en moyenne 17,18 milliards de francs CFA (30,5 millions de dollars) par an. Le record reste l’année 2022, avec 22,1 milliards de francs CFA (39,3 millions de dollars) de recettes d’exportation.
Actuellement, la superficie dédiée à la culture de la mangue couvre environ 33 000 hectares dans le pays. Cette surface pourrait considérablement augmenter grâce à la nouvelle campagne de distribution de plants.
Par ailleurs, l’initiative gouvernementale vise plusieurs objectifs simultanément.
Premièrement, elle doit permettre de stabiliser la production nationale en remplaçant les arbres âgés par des variétés plus performantes.
Deuxièmement, cette action contribuera à améliorer la qualité des fruits produits, facteur de compétitivité sur les marchés internationaux. Troisièmement, l’extension des plantations devrait créer de nouveaux emplois dans les zones rurales.