Au Ghana, John Dramani Mahama resserre le contrôle sur la délégation pour l’AGNU. Souci d’efficacité budgétaire ou adaptation aux règles restrictives de Washington ?
En effet, le président ghanéen a pris une mesure inattendue sur la liste des fonctionnaires et responsables qui participeront à la 80e Assemblée générale des Nations unies (AGNU), prévue du 9 au 23 septembre à New York.
Dans un communiqué publié le 31 août sur le réseau X, la présidence ghanéenne a déclaré que : « aucun ministre, vice-ministre, fonctionnaire, directeur d’entreprise publique ou agent gouvernemental ne pourra prendre part à la session des Nations unies ni à ses réunions parallèles sans l’autorisation écrite et préalable du chef de cabinet ».
Toute infraction à cette règle entraînera des sanctions, conformément aux codes de conduite applicables à la fonction publique et aux titulaires de charges publiques.
Cette décision fait suite à une directive émise en conseil des ministres par John Dramani Mahama. Elle vise à limiter la taille des délégations et à suspendre toutes les invitations déjà acceptées, sauf si elles sont explicitement réautorisées.
« Seule la délégation officielle du gouvernement, validée par écrit, sera habilitée à participer aux travaux de l’Assemblée générale », précise le communiqué signé par le ministre de la communication gouvernementale, Felix Kwakye Ofosu.
Le Ghana resserre sa délégation pour l’AGNU : souci d’efficacité ou pression américaine ?
Depuis l’arrivée de l’administration Trump, plusieurs pays africains ont été ciblés par des limitations de visas, notamment en raison du dépassement fréquent des délais de séjour.
Lors de grands événements internationaux, certains participants profiteraient en effet de l’occasion pour rester aux États-Unis.
La décision prise par le président ghanéen relève-t-elle d’une volonté d’adaptation aux restrictions migratoires américaines ? Le communiqué n’indique pas cela.
Selon le gouvernement, il s’agit de faire preuve d’efficacité et de cohérence. Selon M. Kwakye Ofosu, l’objectif est de garantir une représentation « réduite, cohérente et économiquement efficace », en ligne avec les priorités du programme présidentiel Resetting Ghana ( Réinitialisation du Ghana).
La mesure intervient alors que la participation du Ghana à l’AGNU est scrutée. L’Assemblée générale, principal organe de décision des Nations unies, rassemble chaque année les représentants des États membres pour débattre des grands enjeux internationaux.
Dans ce cadre, le choix du président Mahama d’imposer une centralisation stricte sur la composition de la délégation traduit une volonté de contrôle accru, mais suscite également des spéculations sur son lien avec les restrictions croissantes des États-Unis à l’égard des délégations étrangères.