La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait s’établir à 3% en 2024, selon les projections de Banque mondiale dans son dernier rapport Africa’s Pulse publié le lundi 14 octobre.
Cette prévision est inférieure aux 3,4% annoncés en avril dernier par l’institution. Un ralentissement imputé à la situation sécuritaire dans certains pays, notamment le Soudan.
« Cette baisse s’explique en partie par l’effondrement de l’activité économique au Soudan, causé par le conflit armé qui a détruit le capital physique et humain ainsi que les capacités de l’État, avec des répercussions négatives sur la sécurité́ alimentaire et des déplacements forcés plus importants », indique le rapport, qui précise que sans le Soudan, la région connaîtrait une croissance de 3,5%.
Selon les Nations unies, le conflit armé en cours dans ce pays a déjà fait 11 millions de réfugiés, tandis que 8,5 millions de personnes souffrent de malnutrition et 755 000 sont en situation de famine. L’économie du Soudan à elle seule devrait se contracter de 15,1% en 2024 avant de connaître une légère reprise l’année d’après (+1,3 %).
La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait, toutefois, s’accélérer pour atteindre une moyenne de 4% en 2025 soutenue par une augmentation de la consommation privée et une baisse de l’inflation sous l’effet du resserrement des politiques monétaires et budgétaires, ainsi que la stabilisation des devises.
Le Rwanda est le pays de la région qui connaîtra la plus forte progression soit 7,6%, suivi de la Mauritanie (6,5%), et de la Côte d’Ivoire (6,5%). Après 2% en 2023, l’économie du Niger connaîtra une progression de 5,7% cette année avant d’atteindre 8,5% en 2025, année au cours de laquelle le Sénégal pourrait frôler une croissance à deux chiffres (9,7%).
Toutefois, selon le rapport, l’économie de la région demeure fragile en raison de conditions mondiales « incertaines », et de la hausse du service de la dette. L’Afrique subsaharienne doit payer environ 19 milliards USD d’intérêts sur sa dette extérieure en 2024 dont près de 80 % sont dus à des créanciers privés et à des gouvernements n’appartenant pas au Club de Paris.
« Le lourd fardeau de la dette des gouvernements africains conduit à des compromis douloureux. Il réduit la marge de manœuvre budgétaire pour investir dans les priorités de développement, telles que le capital humain, l’énergie et les transports, et accroît leur vulnérabilité aux chocs », souligne l’institution basée à Washington.