Afrique : le PIB du continent en passe de doubler avant cette année

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Crédits photo : Pexel / Joris Geens

Un rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission de l’Union africaine publié récemment indique qu’un investissement annuel de 155 milliards de dollars dans les infrastructures permettrait à l’Afrique de doubler son produit intérieur brut (PIB) d’ici 2040. Le document, intitulé « Dynamiques de développement en Afrique 2025 : infrastructure, croissance et transformation », examine les voies de rattrapage économique.

Entre 2016 et 2020, les pays africains ont investi 83 milliards de dollars par an dans leurs infrastructures. Ce montant représente trois pour cent du PIB continental. L’étude affirme qu’un investissement de 155 milliards de dollars annuels, soit 5,6 pour cent du PIB enregistré en 2024, porterait la croissance à 4,5 points de pourcentage supplémentaires chaque année. Cette accélération dépasserait l’objectif de sept pour cent fixé dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Les États financent quarante et un pour cent des dépenses d’infrastructure. Enfin, les partenaires bilatéraux et multilatéraux apportent quarante-huit pour cent. Le secteur privé demeure minoritaire avec onze pour cent. Les besoins concernent prioritairement les routes, qui absorbent trente-deux pour cent du total requis, puis les voies ferrées à vingt-quatre pour cent, les câbles à fibre optique à vingt-trois pour cent et l’énergie solaire à dix-sept pour cent, selon l’OCDE.

Les finances publiques africaines subissent des tensions. Entre 2019 et 2023, les gouvernements ont consacré en moyenne sept fois plus de ressources au service de la dette qu’aux infrastructures. Le ratio impôts sur PIB atteint dix pour cent en République démocratique du Congo et trente pour cent en Tunisie, avec une moyenne continentale de dix-neuf pour cent. Ces chiffres restent inférieurs aux trente-deux pour cent observés dans les pays de l’OCDE.

L’aide publique au développement destinée à l’Afrique subsaharienne devrait baisser de seize à vingt-huit pour cent entre 2023 et 2025. Les financements des banques de développement ont progressé de 4,2 milliards de dollars en 2010 à 8,2 milliards en 2023. Bref, les flux externes ne compensent pas les besoins croissants.

Le rapport formule plusieurs recommandations. Les infrastructures offrant le rendement économique le plus élevé doivent obtenir la priorité. La gouvernance des projets nécessite un renforcement par des partenariats public-privé mieux structurés. Les corridors de développement reliant les centres économiques peuvent stimuler l’intégration régionale et réduire les coûts commerciaux. L’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale affichent les besoins les plus importants avec respectivement neuf et huit pour cent de leur PIB régional.

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