En Afrique, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont lancé un cri d’alerte face à une menace de faim aiguë dans 13 pays dont 8 africains.
D’après la définition de la FAO, l’insécurité alimentaire désigne le fait de ne pas avoir un accès régulier à une alimentation suffisante, saine et nutritive, nécessaire à une croissance normale et à une vie active.
Dans un rapport conjoint publié le lundi 16 juin 2025, la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) alertent sur une aggravation de la faim dans le monde, en particulier en Afrique, où huit pays font face à un risque élevé de faim aiguë.
»Le document, qui couvre les perspectives entre juin et octobre 2025, identifie 13 points chauds où il faudrait déployer des solutions urgentes. Parmi ceux-ci figurent huit pays africains que sont : le Soudan, le Soudan du Sud, le Mali, la République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria, le Burkina Faso, le Tchad et la Somalie », a rapporté agence Ecofin.
« Ce rapport est très clair : la faim aujourd’hui n’est pas une menace lointaine – c’est une urgence quotidienne pour des millions de personnes », a averti le directeur général de la FAO, QU Dongyu.
La FAO et le PAM attribuent cette insécurité alimentaire à la persistance des conflits, aux crises économiques, aux catastrophes naturelles, ainsi qu’à la réduction de l’accès à l’aide humanitaire.
Au Soudan du Sud, 7,7 millions de personnes pourraient en être victimes d’ici juillet 2025.
»Au Mali, les conflits armés dans le centre et le nord, aggravés par la flambée des prix des denrées de base, rendent difficile l’accès aux moyens de subsistance, comme le Nigeria et la Somalie, tous deux éprouvés par des défis sécuritaires et des chocs climatiques. De leur côté, le Burkina Faso et le Tchad font face à des poches d’insécurité alimentaire sévère, alimentées par l’instabilité sécuritaire, les aléas climatiques et la vulnérabilité des populations rurales », a renseigné le même média.
»En République démocratique du Congo (RDC), récemment reclassée parmi les points chauds de la faim, les violences dans l’est entraînent une dégradation accélérée de la sécurité alimentaire, souligne le document. Pour rappel, les affrontements entre l’armée congolaise et le M-23 ont entrainé des déplacements importants de populations », a ajouté agence Ecofin.
Si les deux agences appellent à une action rapide, il convient de reconnaître les efforts réalisés ces dernières années dans plusieurs pays, comme le Burkina Faso ou le Nigeria, pour renforcer l’autonomie alimentaire des populations vulnérables, souvent exposées à des crises sécuritaires.
En République démocratique du Congo, les pourparlers en cours laissent espérer une résolution prochaine du conflit, tandis qu’au Soudan, la nomination d’un nouveau Premier ministre ouvre la voie à une réponse nationale plus efficace face aux défis humanitaires.
En somme, le PAM et la FAO rappellent que seule une mobilisation rapide et coordonnée pourra freiner la progression de la faim aiguë et sauver des millions de vies menacées dans les huit pays les plus touchés en Afrique.