La Russie met un pied dans l’industrie automobile électrique en Afrique. Le fabriquant russe de véhicules électriques Concordia va en effet s’implanter en Égypte en 2024 via un partenariat avec le groupe local GV Investments.
L’objectif visé est clair. Il s’agit de produire des composants de batteries et autres pièces détachées sur place. Explications.
C’est par le biais d’un accord signé début janvier entre les présidents des deux groupes que ce projet d’usine automobile en Égypte a été acté.
Située dans la zone industrielle de Tarboul près du Caire, elle doit entrer en activité au second semestre 2024 selon le site d’information Invest-Gate.
À la clé, la production locale de divers composants de véhicules électriques, dont des éléments de batteries. De quoi dynamiser la filière naissante des VE en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe, cibles prioritaires de ce site industriel monté conjointement avec GV Investments.
60% de production locale
Le groupe égyptien apporte dans cette joint-venture son savoir-faire en matière de BTP et de promotion immobilière pour construire le site de A à Z.
La future usine, qui occupera une partie de la zone industrielle Tarboul développée par GV, doit afficher d’entrée un taux d’intégration locale de 60%. Une aubaine pour l’emploi en Égypte.
Côté russe, c’est le fabriquant de VE Concordia qui est à la manœuvre. Déjà expérimenté dans les véhicules électriques hors des sentiers battus (4×4, bus touristiques, camions…), il va pouvoir diversifier ses débouchés au Moyen-Orient grâce à cette implantation made in Egypt.
De quoi doper ses exportations de composants vers l’Afrique et le Golfe, tout en contournant les sanctions économiques occidentales qui pénalisent la Russie. Une pierre deux coups en quelque sorte.
Finalement, l’Égypte se positionne comme une porte d’entrée prometteuse du marché africain des véhicules électriques pour ce fabriquant russe. La construction de cette usine de pièces détachées dans le giron de Concordia consacre les liens étroits tissés entre Moscou et Le Caire ces dernières années.
Reste à savoir si ces composants égypto-russes sauront s’imposer face à la concurrence venue d’Asie, également très offensive sur le créneau stratégique des batteries de VE.
Mais nul doute que ce partenariat tombe à point nommé pour doper l’empreinte de la Russie dans les mobilités décarbonées en Afrique.
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