L’Éthiopie vient d’enregistrer des performances remarquables dans le secteur du tourisme. Entre juillet et septembre 2025, le pays a encaissé 1,4 milliard de dollars, soit environ 791 milliards de francs CFA. Un montant qui dépasse les prévisions initiales du gouvernement.
Des chiffres au-delà des objectifs
Selamawit Kassa, ministre du Tourisme, a confirmé que les résultats du premier trimestre de l’exercice fiscal ont franchi les objectifs établis. Le nombre de visiteurs internationaux a atteint 376 615 personnes. Les autorités tablaient sur 250 000 arrivées.
Le dépassement représente donc une hausse de plus de 50 % par rapport aux estimations. Comparé à la même période de l’année précédente, la croissance s’établit à 340 245 visiteurs supplémentaires. Enfin, le secteur retrouve une dynamique après des années difficiles.
Le tourisme domestique participe également à cette progression. Les déplacements des Éthiopiens à travers leur propre territoire ont généré quelque 214 millions de dollars de recettes.
L’objectif fixé à 174 millions de dollars a ainsi été dépassé. Au total, 23,5 millions de voyageurs locaux ont circulé dans le pays, alors que le gouvernement en espérait 15 millions. Ces mouvements internes constituent un pilier économique non négligeable.
Le tourisme : Un secteur en reconstruction en Éthiopie
L’Éthiopie avait connu des temps prospères avant la pandémie. En 2019, le tourisme rapportait près de 3,5 milliards de dollars au pays. La crise sanitaire puis les tensions politiques ont ensuite fragilisé ce secteur.
Les recettes avaient chuté à 2,3 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 34,3 %. Le nombre d’emplois liés au tourisme était passé de 1,98 million en 2019 à 1,48 million un an plus tard.
Le redressement actuel s’explique par plusieurs facteurs. L’amélioration de la situation sécuritaire joue un rôle. La ministre Selamawit Kassa a d’ailleurs multiplié les rencontres avec les ambassadeurs et les médias internationaux pour corriger les perceptions négatives du pays.
Des projets de restauration patrimoniaux, notamment à Lalibela avec l’appui de la France, contribuent aussi à restaurer l’image de l’Éthiopie sur la scène mondiale.
Des atouts naturels et culturels considérables
Le pays dispose de 12 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les églises rupestres de Lalibela, le parc national des montagnes du Simien ou encore la dépression du Dallol attirent chercheurs et aventuriers. Bref, l’Éthiopie possède une géodiversité que peu de destinations africaines peuvent égaler. Les fossiles de Lucy et Selam, témoins de l’évolution humaine, ont d’ailleurs voyagé jusqu’en Europe centrale cette année pour des expositions scientifiques.
La dépense moyenne par visiteur demeure élevée sur le continent. Un touriste en Éthiopie laisse environ 1 191 dollars par séjour, contre 550 dollars au Kenya et 638 dollars en moyenne en Afrique subsaharienne. Cette particularité s’explique par l’offre culturelle et patrimoniale unique du territoire. Toutefois, les infrastructures restent en retrait. Le pays occupe la 48e position sur 54 nations africaines en termes d’équipements de transport, d’électricité et d’assainissement.
Le gouvernement éthiopien maintient des ambitions élevées pour le secteur. La construction d’un nouvel aéroport à Bishoftu, près d’Addis-Abeba, devrait être achevée en 2029. Cet équipement deviendra le plus vaste d’Afrique avec un investissement de 7,8 milliards de dollars. Le secteur aérien, porté par Ethiopian Airlines qui pèse 4,5 % du PIB national, continue de renforcer la connectivité du pays avec le reste du monde.