Les médecins travaillant dans les hôpitaux publics kényans ont rejeté jeudi une offre du gouvernement visant à mettre fin à une grève de trois semaines, alors que le tribunal avait fixé une date limite pour la résolution du conflit.
Pour rappel, 7 000 membres du Kenya Medical Practitioners, Pharmacists and Dentists Union (KMPDU) ont organisé un débrayage à la mi-mars pour réclamer une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Le tribunal du travail de Nairobi a suspendu la grève le mois dernier et a ordonné mercredi que les négociations visant à mettre fin à l’impasse soient achevées dans un délai de 14 jours, ont rapporté les médias locaux.
La décision est intervenue un jour après que le gouvernement a déclaré qu’il répondrait à certaines des demandes des médecins, notamment le paiement des arriérés et l’embauche de médecins stagiaires sous contrat permanent, l’une des principales revendications.
Mais le syndicat a exprimé son « profond mécontentement » face à cette offre.
« Les négociations ont échoué. Nous avons été victimes de menaces, d’intimidations et de victimisation, mais la grève continue », a déclaré jeudi à l’AFP le secrétaire général du KMPDU, Davji Atellah.
« Le gouvernement a quitté les négociations en disant qu’il ne s’engagerait pas tant que nous ne mettrions pas fin à la grève.
Le KMPDU a déclaré mercredi que l’offre proposée ne comportait pas d’engagements juridiquement contraignants et constituait « un signe clair de la décision du gouvernement de déshonorer ses promesses ».
Il a appelé les internes en médecine – qui représentent environ 30 % des médecins selon le syndicat – à ne pas aller chercher leurs lettres de contrat auprès du gouvernement.
La grève, à laquelle les médecins généralistes se sont joints lundi, a provoqué des perturbations dans les hôpitaux publics du pays d’Afrique de l’Est, les patients se bousculant pour obtenir les places limitées, mais plus chères dans les hôpitaux privés.
Les salaires et les conditions de travail médiocres ont entraîné un exode des médecins kényans vers d’autres pays africains et plus loin encore, le secteur local de la santé étant en proie à des actions syndicales généralisées et perturbatrices.
En 2017, les médecins kényans ont organisé une grève nationale paralysante de 100 jours qui a entraîné la fermeture des hôpitaux publics et empêché les patients d’accéder aux soins médicaux de base.
Des dizaines de patients sont décédés en raison du manque de soins médicaux pendant le débrayage, qui a pris fin après l’adoption d’une convention collective.
Mais les médecins ont accusé le gouvernement de revenir sur certaines parties de l’accord, ce qui a conduit à la grève actuelle.
© avec l’AFP
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