L’Afrique du Sud se prépare à un rendez-vous électoral crucial le 29 mai prochain. Le président Cyril Ramaphosa a confirmé la date des prochaines élections générales, lors desquelles un nouveau parlement élira le futur chef de l’État.
Cependant, cette échéance électorale sonne comme un défi de taille pour le Congrès national africain (ANC), parti emblématique ayant mené la lutte contre l’apartheid et dirigé le pays depuis la renaissance démocratique de 1994.
Selon les projections des récents sondages, l’inimaginable pourrait en effet se produire : l’ANC, formation politique autrefois synonyme de libération, pourrait perdre sa majorité absolue au parlement.
Un scénario impensable il y a quelques années à peine, quand le parti de l’icône Nelson Mandela avait récolté une victoire écrasante de 62% des voix lors des premières élections libres de 1994.
Et ce, en reléguant le Parti national ségrégationniste de Frederik de Klerk à seulement 20% des suffrages.
Changement de paradigme politique pour les élections ?
Trente ans plus tard, ce triomphe historique semble appartenir au passé. Selon un sondage Ipsos publié en octobre 2023, l’ANC pourrait même chuter sous la barre symbolique des 50% aux élections générales prévues pour mai 2024.
Ce serait une véritable catastrophe. Pour rappel, lors de la réélection de Jacob Zuma en 2014, le parti avait raflé plus de 60 % des voix.
Face à ce déclin apparemment inexorable, les formations politiques sud-africaines envisagent désormais sérieusement l’option d’un gouvernement de coalition, comme c’est déjà le cas dans certaines villes.
À Johannesburg, la capitale économique, les rênes du pouvoir sont même détenues par un représentant du petit parti musulman Al Jamah-ah.
Certains craignent que le parlement ne soit à son tour confronté à une « chaolition », dixit nos confrères de Jeune Afrique. C’est-à-dire un gouvernement de coalition instable et chaotique.
© Avec AFP
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