Afrique du Nord : bonne nouvelle pour les travailleurs, une nouvelle loi entre en vigueur

Afrique du Nord : bonne nouvelle pour les travailleurs, une nouvelle loi entre en vigueur

Crédit Photo : National Geographic

En Afrique du Nord plus précisément en Égypte, les travailleurs peuvent déjà se réjouir de cette loi qui entre en vigueur dans le pays.

Le Caire a mis en application sa nouvelle loi sur le travail, adoptée en avril et ratifiée par le président Abdel Fattah Al-Sissi. Présentée comme une réforme majeure, elle entend renforcer la sécurité de l’emploi, protéger les travailleurs contre les licenciements abusifs et instaurer un meilleur équilibre entre employeurs et salariés. Mais plusieurs dispositions continuent de susciter des critiques face à l’inflation et aux pratiques de contournement dans le secteur privé.

La réforme, fruit de plus de dix ans de négociations, abroge la loi n°12/2003 et supprime le controversé formulaire n°6, qui permettait aux employeurs de licencier leurs salariés sans procédure judiciaire. Désormais, tout licenciement devra être prononcé par une décision de justice définitive. Le texte prévoit aussi la création de tribunaux spécialisés dans les litiges du travail, tenus de statuer sous 90 jours, afin d’accélérer la résolution des conflits liés aux contrats, au chômage technique ou aux indemnités.

La loi introduit plusieurs avancées sociales : obligation pour le secteur privé d’appliquer le salaire minimum, congé de maternité porté à quatre mois, indemnité de départ doublée à deux mois de salaire par année travaillée, et principe de non-discrimination entre hommes et femmes. Les contrats de travail devront désormais être établis en trois exemplaires, dont un remis au bureau du travail pour plus de transparence.

Pourtant, des zones d’ombre subsistent. L’augmentation annuelle des salaires est fixée à un minimum de 3 %, contre 7 % dans la version initiale de 2016, ce qui apparaît largement insuffisant dans un contexte marqué par une inflation persistante et la dévaluation de la livre égyptienne. « Comment justifier une baisse alors que le coût de la vie ne cesse de grimper ? », s’interroge un ouvrier de Mahalla, cité par la presse locale.

Autre point sensible : les agences de recrutement privées, accusées de priver les travailleurs de couverture sociale et de prélever des frais abusifs sur leurs salaires. Bien que le texte consacre de nouveaux droits, il ne met pas fin à ces pratiques, régulièrement dénoncées par les syndicats.

Présentée par le ministre du Travail Mohamed Gobran comme « un pilier fondamental de la protection des droits des travailleurs», la loi concerne près de 30 millions de salariés du secteur privé et des entreprises publiques. Elle marque une étape décisive pour moderniser le cadre légal du marché de l’emploi en Égypte, mais son efficacité dépendra de son application effective et de la capacité des autorités à faire respecter les nouvelles règles.

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