Le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest, a annoncé ce lundi 14 avril 2025, l’interdiction pour tous les étrangers de participer au commerce local de l’or, dans le cadre de vastes réformes visant à renforcer les réserves de change et à stabiliser la monnaie nationale.
Cette interdiction entrera en vigueur le 1er mai 2025 et conférera l’autorité exclusive à un organisme public, le Ghana Gold Board (GoldBod), pour réglementer et contrôler l’exploitation artisanale et à petite échelle de l’or.
« Tous les étrangers sont par la présente informés qu’ils doivent quitter le marché local de l’or au plus tard le 30 avril 2025 », a déclaré le porte-parole de GoldBod, Prince Kwame Minkah, dans un communiqué.
Les étrangers pourront cependant « faire une demande auprès de GoldBod pour acheter ou prélever de l’or directement auprès de l’organisme », a-t-il ajouté.
De nombreux ressortissants chinois sont actifs dans l’écosystème informel de l’exploitation et du commerce de l’or au Ghana, et sont régulièrement accusés d’activités illégales, notamment d’exportations non autorisées d’or et de dégradations environnementales.
Premier producteur d’or d’Afrique, le Ghana tire plus d’un tiers de sa production aurifère de l’exploitation à petite échelle.
Mais l’exploitation illégale à petite échelle, connue localement sous le nom de « galamsey », est un sujet majeur et sensible dans les campagnes politiques du pays.
Les gouvernements successifs ont promis de lutter contre les destructions environnementales et les pertes de revenus qu’elle engendre.
La création de GoldBod et l’interdiction de la participation étrangère dans le commerce de l’or sont largement perçues comme la première mesure concrète de la nouvelle administration du président John Mahama pour reprendre le contrôle du secteur et tenir ses promesses de campagne contre le galamsey.
Ce secteur fait vivre plus d’un million de personnes, mais il est depuis longtemps source de préoccupations pour les autorités en raison de la contrebande, des pratiques dangereuses et de la participation illicite d’étrangers — en particulier de ressortissants chinois.
© Agence France-Presse