Le gouvernement kényan poursuit son programme de privatisation d’entreprises publiques, en annonçant la vente de huit nouvelles sociétés le 14 février 2024.
Ce processus controversé se heurte cependant à la résistance de l’opposition. Elle a en effet obtenu la suspension temporaire d’un premier lot de privatisations en décembre dernier.
Parmi les entreprises concernées figure notamment la Development Bank of Kenya, qui sera transformée en banque commerciale avant d’être privatisée.
les principales entreprises publiques qui vont subir une privatisation
Le gouvernement mettra également en vente sept hôtels détenus par l’État. Il s’agit du Mombasa Beach Hotel, du Ngulia Safari Lodge, du Voi Safari Lodge, du Golf Hotel Limited, du Sunset Hotel Limited, du Mt. Elgon Lodge Limited et du Kabarnet Hotel Limited.
Cette décision intervient dans un contexte de rebond du secteur touristique au Kenya, porté par la politique d’exemption de visa mise en place par les autorités.
Le gouvernement espère ainsi consolider l’emploi et les opportunités économiques dans ce secteur clé pour le pays.
Ce nouveau programme de cessions d’actifs publics fait suite à une première liste de onze entreprises publiques. Leur privatisation se retrouvait annoncée en novembre 2023.
On y trouvait particulièrement la société nationale de transport d’hydrocarbures Kenya Pipeline Company, un important centre de congrès à Nairobi et une maison d’édition de manuels scolaires.
Cependant, ce processus a été suspendu en décembre suite à un recours de l’opposition devant la Haute Cour du Kenya. Le parti Orange Democratic Movement de Raila Odinga estime que plusieurs des entreprises ciblées revêtent un caractère stratégique. Elles ne pouvaient donc être privatisées sans l’accord de la population exprimé par référendum.
Le débat judiciaire est toujours en cours, mais le gouvernement semble déterminé à aller de l’avant.
La dernière opération d’ouverture de capital d’une entreprise publique au Kenya remonte à 2008, lorsque 25% de l’opérateur Safaricom se retrouvait introduit en Bourse.
Le programme actuel de privatisations suscite des craintes au sein de la population quant à la perte de contrôle sur des secteurs clés comme l’énergie ou les infrastructures.
Mais le gouvernement assure qu’il s’agit de rendre ces entreprises plus efficaces et compétitives, dans l’intérêt du pays. Un débat qui ne manquera pas d’animer la scène politique kényane dans les mois à venir.
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