Dans un revirement inattendu, Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, a annoncé qu’il renonçait à sa candidature pour l’élection présidentielle de 2026.
Cette décision, communiquée via les réseaux sociaux, marque un tournant dans la politique ougandaise et soulève de nombreuses questions sur l’avenir du pays.
Kainerugaba, actuel chef des forces armées ougandaises, a déclaré sur la plateforme X : « Je voudrais annoncer que je ne serai pas sur le bulletin de vote en 2026. Je soutiens pleinement le président Yoweri Museveni lors des prochaines élections » .
Ce soutien affiché à son père, au pouvoir depuis 1986, suggère une continuité dans la gouvernance du pays, malgré les aspirations de changement exprimées par une partie de la population.
Cette annonce contraste fortement avec les déclarations antérieures de Kainerugaba, qui avait lancé en mars 2023 son « Mouvement MK », laissant entendre ses ambitions présidentielles.
Il avait alors affirmé : « Il y en a assez des vieux qui nous gouvernent, nous dominent. Il est temps pour notre génération de briller ». Ce revirement soulève des interrogations sur les dynamiques internes au sein du pouvoir ougandais.
L’opposition, notamment représentée par Bobi Wine, ancien chanteur devenu figure politique, voit dans cette décision des « machinations politiques ». Selon lui, ces manœuvres visent à « détourner les Ougandais des vrais problèmes que sont les violations des droits humains, la dictature, le chômage, la pauvreté, la dégradation des services de santé et le déclin de l’économie ».
La décision de Kainerugaba intervient dans un contexte politique tendu. Yoweri Museveni, âgé de 80 ans, n’a pas encore confirmé sa candidature pour un septième mandat.
Son long règne, marqué par des modifications constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir, fait l’objet de critiques de la part de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme, qui dénoncent des pratiques autoritaires.
L’annonce de Kainerugaba soulève également des questions sur la succession au sein du pouvoir ougandais. Sa déclaration selon laquelle « aucun civil ne dirigera l’Ouganda après le président Museveni » et que « le prochain dirigeant sera un soldat ou un policier » laisse entrevoir un possible maintien de l’influence militaire dans la gouvernance du pays.
Alors que l’Ouganda se prépare pour les élections de 2026, cette décision du fils du président redéfinit le paysage politique. Elle met en lumière les défis auxquels le pays est confronté en termes de transition démocratique et de renouvellement générationnel au sein du pouvoir.
L’évolution de la situation politique dans les mois à venir sera cruciale pour déterminer l’avenir de la démocratie en Ouganda.